Calédoniens ailleurs : Jérémie Katidjo Monnier, bâtisseur d’avenir

Le Calédonien est architecte
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Jérémie Katidjo Monnier, architecte.
« Pour moi, il y a un côté généreux de l’architecte. Construire des maisons, bâtir les foyers des autres, c’est aussi un moyen de rendre les gens heureux. Imaginer des habitations où ils se sentiront bien ».  Passionné par son métier, Jérémie est un architecte qui veut améliorer le quotidien des gens.
Le Calédonien n’a pas aimé la maison de son enfance. Dès son plus jeune âge, avec ses legos et  ses dessins, ce métis javanais imagine le foyer de ses rêves. « J’ai toujours eu la passion de construire des maisons où l’on peut se projeter, on l’on peut raconter une histoire ». Si l’envie d’être architecte lui trotte dans la tête, c’est vers la finance que se tourne le jeune homme à la fin du lycée. Après un passage éclair à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) puis en prépa maths à Jules Garnier, Jérémie s’installe à Montpellier en 2005 pour débuter une licence d’économie. Brillant élève, il la termine à l’Université Paris-Dauphine.  En 2008, le Calédonien commence un master en finance alors que la crise des subprimes secoue le monde économique. Jérémie prend conscience que travailler dans la finance n’est pas fait pour lui. « J’ai ouvert les yeux sur un milieu exacerbé qui ne me convenait pas ». Le Calédonien décide alors de repartir de zéro et de se consacrer à sa passion. L’étudiant prépare les concours d’écoles d’architecture pendant six mois. 
L'architecte travaille sur le patrimoine cultuel calédonien
En 2010, Jérémie rentre à l’Ecole Spéciale d’Architecture (ESA), qui a vu passer des grands noms de l’architecture calédonienne. En licence puis en master, cet hyperactif multiplie les projets et les voyages. Vice- président de l’association des étudiants de l’école, Jérémie travaille également en freelance et rénove aussi bien des appartements que des bureaux prestigieux. Généreux, il donne de son temps en distribuant des repas pour les Restos du Cœur. Ses stages et ses échanges universitaires l’emmènent aux quatre coins du monde, de Munich à Shanghai en passant par la Nouvelle-Calédonie où Jérémie travaille quelques mois au Centre Culturel Tjibaou et au Médipôle de Koutio. Comme sujet de mémoire de master, Jérémie choisit d’étudier le patrimoine cultuel calédonien. Un choix loin d’être anodin pour l’architecte qui voit en chaque construction, un véritable foyer. « Les lieux de culte sont des lieux de vie, de rassemblement par excellence ». En collaboration avec l’UNC, il recense pendant un an, plus de 340 églises et temples sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie et constitue un fonds de photos et vidéos. Aujourd’hui architecte et diplômé d’un master 2 en patrimoine obtenu avec les félicitations du jury, Jérémie ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Il s’apprête à quitter définitivement Paris pour Nouméa. Là, le jeune homme débutera un doctorat d’histoire pour comparer les églises et temples calédoniens aux lieux de culte des autres îles du Pacifique. Au delà de son retour au pays, Jérémie rentre y bâtir son propre foyer.
 
Regardez Jérémie Katidjo Monnier parler de son travail sur le patrimoine des églises et temples de Nouvelle-Calédonie : 
Calédoniens ailleurs : Jérémie Katidjo Monnier, bâtisseur d’avenir

par Ambre LEFEIVRE