En 2024, le centre de formation de la Chambre de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie a accueilli environ 200 alternants inscrits dans douze formations. Leur taux de réussite aux examens : 87%. Leur taux d’emploi six mois après avoir été diplômé : 92%. Le taux d’abandon en cours de scolarité : entre 8 et 9%.
“C’est le plus faible de toutes les formations”, assure Charles Roger, le directeur de la CCI, pour qui l’alternance est clairement “la voie royale pour insérer un jeune en entreprise”. Une voie d’autant plus importante que “la crise de 2024 est aussi une crise sociale”.
Beaucoup d’entreprises qui accueillaient historiquement des alternants ont vu leur outil de travail détruit.
Charles Roger, le directeur de la CCI
Problème : pour la rentrée 2025, des jeunes peinent à trouver des entreprises où mettre en application l’apprentissage théorique. En comptabilité-gestion, en gestion des transports et logistique, en logistique d’entreposage, en conseil de vente et en banque-assurance notamment. Ceux qui n’auront pas trouvé d’entreprise avant le 3 février, date de la rentrée, “devront chercher un autre cursus de formation initiale ou interrompre leur scolarité et essayer de trouver un emploi”.
Les entreprises ont besoin d’être soutenues financièrement mais aussi techniquement par le gouvernement central.
Charles Roger
“Beaucoup d’entreprises qui accueillaient historiquement des alternants ont vu leur outil de travail détruit” lors des exactions, constate Charles Roger. Compte tenu des départs, des licenciements, des placements en chômage partiel et de la baisse d’activité qui ont suivi, “certaines n’ont plus forcément les ressources humaines ou les moyens financiers d’accompagner des alternants”, poursuit-il. "Même si les salaires sont exonérés de charges sociales, même si les salaires représentent entre 65 et 80 % du salaire minimum garanti, ça reste une charge pour l’entreprise”, il en a conscience.
Les avantages financiers et humains de l'alternance
Espérant encore pouvoir maintenir la totalité de son offre de formation, la CCI lance un appel aux employeurs les plus épargnés. “Il y a une prime donnée à l’entreprise pour chaque contrat d’alternance signé”, ajoute au rayon des atouts David Leclerc, responsable des écoles de la CCI. L’accompagnement est également humain avec des formations dispensées aux tuteurs et une collaboration avec l’employeur afin de répondre au mieux à ses besoins.
Autre avantage mis en avant : l’alternance permet d’anticiper les recrutements en créant des réserves “de collaborateurs opérationnels et compétents”.
Exemple dans cette entreprise, qui a recruté Chloé Geoffroy 27 ans après ses deux ans d’alternance, avec Brigitte Whaap, Nicolas Fasquel, Daniel Abdou :