1. Quel format pour cette ligue professionnelle océanienne ?
Dès aujourd'hui, la confédération océanienne de football lance un appel à manifestation d'intérêt pour les clubs du pacifique qui souhaiteraient prendre part à sa ligue professionnelle, en 2026. " Une vraie révolution " dixit le secrétaire général Franck Castillo, dans une zone où le ballon rond a toujours été amateur, à l'exception de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie. Concrètement, ce tout nouveau championnat sera déployé de janvier à mai, sous la forme d'un circuit en six étapes organisées dans différents pays. Huit à dix clubs pourront participer avec l'obligation de proposer des contrats professionnels aux joueurs.
Après les six tours disputés, les quatre meilleurs clubs joueront les "playoffs des leaders", et les quatre suivants participeront aux "playoffs des challengers". Il faudra terminer parmi les trois premiers des "leaders" pour accéder au dernier carré du championnat. Le 4e sera lui opposé au vainqueur des "challengers" lors d'un barrage qualificatif pour l'ultime place des demi-finales. Ce projet " garantira au minimum 17 matchs pour chaque participant " précise Castillo. Il ajoute que " le champion sera qualifié directement pour la version élargie du mondial des clubs de la FIFA, et pour la coupe intercontinentale ". Dans une logique d'ouverture vers les confédérations asiatiques et américaines, un club australien de niveau régional et un club hawaïen sont invités. Fait notable, les clubs des pays membres de l'OFC ne pourront présenter qu'un seul représentant.
2. Quels critères requis pour participer ?
Il faudra remplir bien des conditions pour être de l'aventure. Pour la première phase de sélection qui s'achèvera le 31 mars, dix critères principaux sont requis comme par exemple disposer d'un manager général, chose très rare en Océanie. Pour la deuxième phase, qui prendra fin le 30 juin, on en dénombre 41. Elles concernent les infrastructures, le personnel, les aspects financiers et légaux, ou encore le marketing. Au total, pas moins de 160 documents devront être validés pour aller au bout du processus. En juillet, une commission de l'OFC sera chargée de dresser un bilan des évaluations, puis de faire des recommandations au comité exécutif en août. Ce dernier octroiera ensuite les licences aux clubs avant la validation des équipes engagées pour la saison 2026, en septembre. Après l'annonce officielle des sélectionnés, une présaison s'ouvrira en octobre.
3. Quid du coût financier et de l'aide de l'OFC ?
Sur le plan financier, la confédération océanienne participera à hauteur de 10 millions de dollars néozélandais pour l'hébergement et les déplacements de l'ensemble des équipes de cette ligue professionnelle, à l'exception de celles qui sont invitées. Si l'aide n'est pas négligeable, elle ne fera pas oublier les charges qui pèseront sur les clubs. Il faudra tabler sur 2 millions de dollars néozélandais pour une saison et avoir les reins très solides pour payer un effectif professionnel d'au minimum 20 joueurs (23 au maximum) pendant cinq ou six mois, sans parler du personnel administratif et technique. Les retombées d'une telle compétition, elles, sont encore incertaines. L'OFC, qui affirme avoir signé un contrat de diffusion télévisée avec FIFA+, ouvrira prochainement des droits. Elle a par ailleurs évoqué un système de primes en fonction des résultats obtenus .
En Nouvelle-Calédonie, compte tenu du contexte économique et de l'incertitude politique, la probabilité de voir des candidats se déclarer rapidement est faible. D'autant que chaque postulant s'engage à participer à la ligue professionnelle pendant quatre saisons.
4. Et la Champions League dans tout ça ?
Avec l'arrivée de la ligue professionnelle, beaucoup de questions se posent sur la ligue des champions d'Océanie qui rassemble les vainqueurs des différents championnats de la zone. Franck Castillo a balayé d'un revers de main le fait qu'elle puisse disparaître. L'intention est au contraire de la maintenir pour conserver un tournoi d'intérêt pour le monde amateur et de s'en servir comme éventuel palier. " Le vainqueur de la Champions League pourrait accéder à la Pro League ". Pour ce qui est de sa place dans le calendrier, il indique qu'elle serait décalée au milieu de l'année, " après la période de la ligue professionnelle ".
5. Pourquoi un tel projet, maintenant ?
Après avoir obtenu une place et demie qualificatives à la Coupe du Monde 2026 pour les sélections océaniennes, Franck Castillo affirme que l'OFC " a la responsabilité de tout faire pour avoir de meilleurs résultats au niveau FIFA ". Il espère que la ligue professionnelle, soutenue par Christian Karembeu, contribuera à élever le niveau des clubs, et par ricochet, celui des équipes nationales. Cela pourrait également permettre d'obtenir de plus grandes chances de qualification pour la coupe du monde des clubs alors qu'une moitié de place est aujourd'hui accordée au vainqueur de la Ligue des champions d'Océanie qui doit affronter en barrage le club champion du pays hôte du Mondial.