Pour Glencore, la météo du nickel vient aussi du ciel

Complexe industriel de nickel dans le Grand nord
Mauvais temps pour Glencore. Au premier trimestre de 2019, une météo particulièrement froide au Canada a entraîné une baisse de la production minière et métallurgique de nickel. D’autres raisons ont eu le même effet en Nouvelle-Calédonie.
 
La météo des marchés financiers n’est pas non plus au beau fixe. Les préoccupations concernant la croissance mondiale sont de retour. Le marché des métaux de Londres espère donc un résultat positif dans les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis qui reprennent la semaine prochaine à Washington.
 

Incertitudes

En attendant, le mouvement baissier sur les cours du nickel a montré le désintérêt des investisseurs pour le marché des matières premières. Les prix ont chuté à cause d’indices de production industrielle décevant en Chine au mois d’avril alors que l’offre de nickel était plus importante. "Les risques sur la croissance s'accumulent à court terme", ont prévenu les analystes de Capital Economics interrogé par l'AFP.

Un producteur japonais de métal (SMM) a semé le trouble sur le marché des métaux en estimant que "la production chinoise de nickel enregistrerait un excédent de 23.800 tonnes cette année, en raison des capacités accrues des usines de fonte de nickel (…) auxquelles il convient d’ajouter de nouvelles unités en Indonésie." Cette estimation, relevée dans une note d’analyse de Marex Spectron, le principal négociant londonien du métal, a contribué à la baisse des cours du nickel, tout comme l’annonce du producteur australien First Quantum Minerals de relancer en 2020 la production de la mine de Ravensthorpe "si les prix du nickel et les conditions du marché s’amélioraient." Enfin, le nickel et les autres métaux industriels ont été handicapés par la fermeté du dollar. Le billet vert rend le nickel plus onéreux pour les acheteurs utilisant d’autres devises.
 

Koniambo nickel 

Les compagnies minières ont figuré parmi les perdantes de la semaine. Et notamment Glencore qui a publié ses résultats de production, au premier trimestre 2019. Ils enregistrent une baisse de 10 % de sa production de nickel. Glencore évoque des mauvaises conditions météorologiques au Canada et des opérations de maintenance en Nouvelle-Calédonie. L’usine du Koniambo a livré 5.000 tonnes de nickel (T1) contre 6.600 tonnes au premier trimestre 2018. La baisse est de 24 %  "reflétant un mouvement social en janvier et diverses opérations de maintenance imprévues pendant le trimestre." En conséquence, le premier négociant mondial de matières premières a abaissé ses prévisions de production annuelle de nickel, entre autres.

Une bonne nouvelle tout de même ? Les stocks de nickel sous mandats de la Bourse des métaux de Londres ont chuté à 104.000 tonnes, un niveau au plus bas depuis l’année 2012. Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 13.323 dollars (6,04 $/Ib) vendredi à 15H30 GMT en hausse de 1,40 %. Sur la semaine, le métal est en baisse de 0,80 %.