Golf : Ariane Klotz débute au Maroc sa saison sur le Ladies european tour

Ariane Klotz disputera 22 tournois cette saison sur le Ladies european tour.
La Calédonienne de 26 ans participe jusqu'au 8 février à la Coupe Lalla Meryem, son premier tournoi dans l'élite européenne. Elle fait partie des huit Françaises qualifiées pour le Ladies european tour. Un évènement salué par ceux qui l'ont côtoyée à Nouméa et à La Ouenghi.

Pour cette première étape du Ladies european tour, 108 golfeuses professionnelles sont inscrites. Elles se retrouvent sur le "parcours bleu" du Royal golf Dar Es Salam de Rabat, pour ouvrir la saison. A 26 ans, Ariane Klotz fait partie des rookies, celles qui débutent à ce niveau de compétition.

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Après quatre années sur le championnat universitaire américain NCAA, et une huitième place sur le Letas, la deuxième division européenne, en 2024, elle accède à un circuit majeur. Quelques chiffres donnent une dimension de ce nouvel univers : 30 tournois programmés sur cinq continents et en jeu, 39 millions d'euros cumulés de prize money (4,65 milliards de francs CFP). 

Excellent début

Au Maroc, la Calédonienne est confrontée à des pointures comme la Mexicaine Maria Faasi, qui évolue dans le LPGA, le championnat américain, et d'autres Françaises bien classées sur le LET l'an passé : Perrine Delacour (15e) et Agathe Sauzon (21e). Après le premier tour, disputé dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 février pour nous, elle faisait partie des 24 joueuses ayant joué sous le par. Sa carte : 72 (-1), un excellent début. L'Américaine Navarrosa a pris la tête avec une carte de 67, soit six coups sous le par. 

Jean-Louis Guépy a entraîné Ariane Klotz pendant 10 ans au golf de l'hippodrome.

"Je lui souhaite de conserver sa carte"

Depuis la Nouvelle-Calédonie, ils seront nombreux à la suivre. À commencer par Jean-Louis Guépy, lui-même ancien professionnel sur le tour européen de 1994 à 1997, et en 2003. " Il va falloir qu'elle se concentre sur son jeu, et le moins possible sur les éléments extérieurs. Il faut essayer de faire ce que l'on sait faire et surtout ne pas tenter ce qu'on ne sait pas faire. Le niveau de confiance peut très vite plonger, compte tenu de la concurrence. A ce niveau-là, on peut rater des cuts en jouant très bien. Si vous avez 60 personnes qui jouent meilleur que vous, ce n'est pas possible de vous dire que vous jouez mal. Elles ont juste été meilleures que vous dans le tournoi concerné." 

La patience et l'analyse seront des éléments clé, juge-t'il. Mais il n'a pas de doute sur les chances de son ancienne protégée. " Elle a 26 ans, elle est mûre, elle est réfléchie et dans un schéma très structuré, maintenant. Je lui souhaite de conserver sa carte et ne pas descendre de cette division. Le début de saison va être important, je pense, pour prendre confiance "

Récit d'une progression

Celui qui est toujours professeur au golf de l'hippodrome, à Nouméa, connaît bien la joueuse. Il l'a entraînée dès l'âge de sept ans. "Elle a débarqué au practice et faisait déjà deux têtes de plus que les autres stagiaires. Je vais être franc : elle n'avait pas beaucoup de talent pour le golf, au départ, pas beaucoup d'équilibre, mais elle avait une grosse éducation sportive. Elle a intégré les classes sport à horaires aménagés au collège Mariotti en 6e, puis à Blaise-Pascal. Tous les ans, on faisait des petits déplacements sur l'Australie grâce à la ligue, et elle a commencé à avoir ses premières performances au niveau régional."

La suite ? Un quart de finale aux championnats de France des jeunes amateurs et une troisième place au prestigieux tournoi Greg Norman Junior Masters de Brisbane à 17 ans. "Elle a su progresser régulièrement, sans flamme, avec une écoute, une analyse, et toujours sans aucun conflit, comme sur des roulettes. C'est fantastique, c'est facile."

Dylan Benoit a joué avec Ariane Klotz à l'école de golf de la Ouenghi.

"On jouait tous les week-ends ensemble"

Dylan Benoit a lui aussi suivi de près son ascension. Il était l'un de ses partenaires d'entraînement au golf de La Ouenghi. " J'avais 13 ans, elle en avait 10. On faisait partie d'un petit groupe à l'école de golf avec elle, Valentin et Guillaume. On jouait tous les week-ends ensemble. Elle était très grande, ce qui lui permettait de taper très loin, comme nous les hommes. Ses qualités physiques lui donnaient un gros avantage sur les autres filles. Il y avait aussi son aspect mental. Elle était très posée dans sa tête, elle ne se précipitait pas sur des choix importants à faire, des décisions difficiles. Elle avait ce côté patient, réfléchi, qui lui permettait d'être aussi bonne dans le jeu ".

"Elle a tout mis en place pour réussir"

Un état d'esprit dont Ariane Klotz s'est servie, pour réussir un projet sportif et de vie qu'elle a su construire. "Elle a tout mis en place pour réussir : entraînement rigoureux, partir aux Etats-Unis où elle a appris à scorer, à gérer les compétitions qui s'enchaînent. Ensuite, elle est revenue en Suisse pour poursuivre ses études avant de se consacrer au golf professionnel. Elle n'a pas sauté d'étapes. Elle a fini ce qu'elle devait faire. Je ne suis pas surpris qu'elle soit tout en haut maintenant. Pour le golf calédonien, c'est une fierté d'avoir une fille à ce niveau-là. Cela permet de dire à toutes les jeunes filles sur le territoire que tout est possible. Même si on vient d'une petite île, on est capable d'aller au sommet. Il faut juste ne rien lâcher et donner tout ce qu'on a, tous les jours, pour y arriver "