"Ingérences de l'Azerbaïdjan" : Nicolas Metzdorf et le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, montent au créneau

Le congrès des colonies françaises en Azerbaïdjan, le 17 et 18 juillet.
Des sanctions contre l’Azerbaïdjan, c'est la demande formulée par le député calédonien Nicolas Metzdorf. Cette réaction fait suite à l’intervention en visioconférence du directeur du groupe d’initiative de Bakou, Abbas Abbasov, lors du "congrès des dernières colonies françaises". Une proposition de résolution européenne vient d'être déposée par le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale en ce sens, a annoncé le député calédonien de la première circonscription ce 28 janvier.

[MAJ au 28 janvier 2025]. Nicolas Metzdorf hausse le ton sur le dossier Bakou. Le député de la première circonscription annonce, ce 28 janvier, le dépôt d'une proposition de résolution européenne "avec le soutien de l’intégralité du groupe Renaissance" à l'Assemblée nationale. L'objectif annoncé : imposer des sanctions contre l'Azerbaïdjan.

Parmi les mesures diplomatiques envisageables, Nicolas Metzdorf évoque la suspension des accords bilatéraux avec l'Agence française de développement ou encore le boycott diplomatique d'événements internationaux impliquant l'Azerbaïdjan, "une démarche déjà partiellement commencée lors de la COP [la COP29 à Bakou NDLR]".

D'ici l'examen de la résolution "dans les prochaines semaines en Commission des affaires européennes", le député calédonien assure qu'il s'entretiendra avec Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

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Une intervention de Bakou controversée

Un "congrès des dernières colonies françaises" qui vise "à saper l’intégrité de la République française", dénonce le député. C'est au siège de l'Union calédonienne que Le Front international de décolonisation s'était réuni, les 23 et 24 janvier. Des représentants de mouvements indépendantistes ultramarins et corse étaient présents. Mais l'intervention du directeur du Baku Initiative Group (BIG), Abbas Abbasov, en visioconférence a fait enfler la polémique autour des "ingérences de l'Azerbaïdjan".

"Le choix de tenir la réunion en Kanaky revêt une profonde signification symbolique, a déclaré Abbas Abbasov. En 2024, le monde a été témoin des événements tragiques et injustes survenus en Nouvelle-Calédonie, où les autorités françaises ont violemment réprimé les manifestations pacifiques de la nation kanak. Cette répression brutale a entraîné la mort de 13 innocents et plus de 200 blessés."

Tensions entre Paris et Bakou

Depuis des mois, Paris accuse Bakou d’ingérence et de manipulation en Calédonie et dans les outre-mer, dans un contexte de tension entre les deux capitales. En raison du soutien de la France à l’Arménie, rival historique de l’Azerbaïdjan. Un rapprochement dans les outre-mer dénoncé par Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, sur la chaîne de télévision privée CNews.

"Il y a des délégations d'élus calédoniens qui se rendent à Bakou, qui finance d'ailleurs les déplacements. Ils y signent des mémorandums de coopération avec l'Azerbaïdjan pour la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie mais aussi de tous les outre-mer. En fait, on voit que l'Azerbaïdjan apporte un soutien logistique, politique et financier pour tous les mouvements séparatistes dans les outre-mer français", expose le député calédonien.

Vives réactions dans l'Hexagone

Dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, estime que Bakou "met en œuvre des opérations d’ingérence et de déstabilisation" sur les territoires ultramarins.

"Il n’est pas acceptable d’avoir laissé un État hostile organiser un congrès malveillant à Nouméa", déplore de son côté Marion Maréchal Le Pen, députée européenne. 

L’ancien premier ministre Gabriel Attal assure, de son côté, que "les opérations d’ingérence de l’Azerbaïdjan, qui souffle sur les braises et insulte notre pays, méritent une condamnation unanime".

Le député européen François Xavier Bellamy attend, lui aussi, une condamnation : "Un régime criminel attaque publiquement l’intégrité de la France. Quand l’État va-t-il enfin réagir ?"

Position partagée par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, dans un post sur le réseau social X.