Jeux du Pacifique 2027 : le financement de l'événement fait polémique en Polynésie

Jeux du Pacifique 2027.
Les prochains Jeux du Pacifique seront-ils maintenus en 2027 à Tahiti ? La question reste d'actualité, en raison de difficultés quant au financement. Le gouvernement polynésien tente néanmoins de rassurer l'opinion, après les déclarations inquiétantes de son président sur le plateau de Polynésie la 1ère.

À deux ans et demi des Jeux du Pacifique de Tahiti 2027, le gouvernement polynésien tente d'étouffer la polémique autour de la tenue des compétitions au fenua. Une réaction qui fait suite aux déclarations de Moetai Brotherson sur le plateau de Polynésie la 1ère, le 26 janvier 2025.

L'événement sportif doit se tenir dans douze communes de Polynésie française. Au total, 24 disciplines sportives sont prévues sur 26 sites de compétition. Autant dire que l'investissement financier du Pays et de l'Etat, dans les prochains mois, est primordial.

"La tenue des Jeux du Pacifique est conditionnée par ces investissements. Si on ne peut pas les faire, à un moment donné, il faudra que l'Etat assume que les Jeux du Pacifique ne se tiennent pas à Tahiti", a indiqué le président du gouvernement polynésien à l'antenne. Des déclarations présidentielles qui interpellent jusqu’au sommet des instances sportives locales.

"On n’est pas au cœur des discussions politiques et des échanges avec l'Etat sur le financement. Ce qui nous intéresse, c'est l'organisation et comment on fait pour qu'elle soit la meilleure possible."

Louis Provost - président du COPF


Le comité des Jeux reste mobilisé 

Malgré ces incertitudes, le comité des jeux poursuit ses missions sur le terrain. Comme au golf d'Atimaono à Papara, avec le président du Comite territorial olympique et sportif de la Nouvelle Calédonie. Le patron du COPF, le Comité Olympique de Polynésie française, Louis Provost, renvoie Moetai Brotherson à la responsabilité de ses propos.

"On n’est pas au cœur des discussions politiques et des échanges avec l'Etat sur le financement. Ce qui nous intéresse, c'est l'organisation et comment on fait pour qu'elle soit la meilleure possible, affirme Louis Provost, le président du COPF. Les équipes, comme moi, l'ont entendu et ont pris un coup. Mais aujourd'hui, ils sont quand même bien pour travailler et aller jusqu'au bout de l'affaire. C'est le Président et au final, s'il n'a pas les crédits, derrière il y aura des conséquences."

Au jour où nous parlons, les Jeux du Pacifique ne sont pas reportés.

Nahema Temarii, ministre des Sports


Bruits de couloir

Et ces conséquences seront notamment financières : 150 millions de francs de pénalités pour non-respect de la convention signée avec le conseil des Jeux du Pacifique. Selon Louis Provost, pour essayer d’étouffer la polémique, la ministre des sports, invitée du journal de TNTV, ce dimanche 2 février, a qualifié de "bruits de couloir" toute supputation de report des jeux.

Avant de tenter une nouvelle pirouette le matin du 3 février. "Au jour où nous parlons, les Jeux du Pacifique ne sont pas reportés. En réalité, lorsque le président parle d'un budget quasiment divisé par deux, il s'agit du CDT (Contrat de développement territorial, NDLR) commune. Et il y a le CDT Pays, dans lequel effectivement, les Jeux du Pacifique sont tagués", assure la ministre des Sports Nahema Temarii.  


L'Etat rappelé à ses engagements

Sauf que les propos du président polynésien étaient sans équivoque. Par deux fois, Moetai Brotherson a rappelé à l’Etat de respecter ses engagements. "Si les sommes attendues autour de cet instrument financier, qui est le contrat de développement pour la partie Pays, si ces sommes sont rabotées ou si elles n'arrivent pas dans ce qui était prévu par le contrat, eh bien oui, nous serons en difficulté. À ce moment-là, le Pays devra évaluer les choses et peut-être prendre la décision, finalement, de renoncer à l'organisation des Jeux. Je crois que diplomatiquement, pour la France, ce serait quelque chose de très dommageable."

Malgré ces critiques à peine voilées du président du Pays, les services de l’Etat n’ont pas réagi de manière officielle. Sur sa page Facebook, la ministre des Sports a rebondi à la parution de notre article :