L'actu du Pacifique en bref

Reconstruction: Franck Bainimarama présente son plan Marshall pour les Fidji, après le passage des deux cyclones sur le pays. Après Winston en février et Zena la semaine dernière, les Fidji sont à genoux. Le Premier ministre a expliqué son programme de reconstruction samedi. Principale mesure: le gouvernement donnera une carte d'achats aux Fidjiens qui gagnent moins de 25 000 dollars américains. Grâce à cette carte, plafonnée à 3500 US dollars, ils pourront acheter des matériaux de construction dans des commerces listés par le gouvernement. D'autres aides seront débloquées pour financer le transport de ces matériaux dans les zones reculées. Dans son discours, Franck Bainimarama a insisté sur la nécessité de reconstruire intelligemment. Il a demandé à l'institut des ingénieurs fidjiens de plancher sur des normes de construction anticyclonique. 

 

La Papouasie Nouvelle-Guinée achève l'examen des demandes d'asile de tous les migrants détenus à Manus. Ils attendaient cela depuis trois ans et demi, quand ils ont été transférés par l'Australie sur Manus. 400 des 850 détenus ont obtenu leur statut de réfugié. C'est ce qu'ont annoncé les autorités papoues jeudi. 53% des migrants détenus devront donc rentrer d'où ils viennent, en Iran, au Bangladesh, en Afghanistan, au Sri Lanka, etc., ou alors être accueillis par un pays tiers. Pour mener à bien cette transition, « le centre de rétention de Manus restera ouvert le temps qu'il faudra », a indiqué Rimbink Pato, le ministre papou des Affaires étrangères. D'ici le 6 juin, les gardiens du centre sépareront les détenus réfugiés des détenus en attente d'expulsion, dans des baraquements différents. Les nouveaux réfugiés devront refaire leur vie en Papouasie Nouvelle-Guinée. Alors pour les aider à accepter leur sort, les autorités du centre leur ont donné des rations supplémentaires de cigarettes, et des crédits pour passer des coups de fil. Jusqu'à présent, une quinzaine d'anciens détenus seulement avaient obtenu leur statut de réfugié, mais leur insertion dans la société papoue est émaillée de difficultés. Deux d'entre eux ont quitté leur emploi, s'estimant sous-payés, maltraités et mal-logés. 

 

Toujours en Papouasie Nouvelle-Guinée: nouveau rebondissement dans le « Parakagate ». Peter O'Neill échappe une nouvelle fois à un interrogatoire. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis juin 2014, étant soupçonné de détournement de fonds publics. Il aurait ordonné le versement de 30 millions de dollars américains par l'État papou à son cabinet d'avocats, Paraka. Mais depuis, grâce à de multiples recours en justice, le Premier ministre a faire suspendre ce mandat d'arrêt. Mieux encore, il a neutralisé les policiers de la cellule anti-corruption. Cependant, mardi dernier, une décision de la Cour Suprême papoue a autorisé les policiers à reprendre leur enquête. Jeudi Peter O'Neill a donc contre-attaqué, et fait appel de cette décision, en prétextant un vice de procédure. Le Premier ministre s'est dit victime d'une manoeuvre politique. Il a déclaré qu'il n'avait rien à cacher, et même laissé entendre qu'il étaient « les vrais bénéficiaires » de cette transaction entre l'État papou et le cabinet Paraka.  

 

Australie: font-elles commerce avec Pyongyang? Le ministère des Affaires étrangères demande à la police d'enquêter sur deux compagnies minières, AAT Corporation et EHG Corporation. Elles sont soupçonnées d'avoir conclu des contrats avec une entreprise nord-coréenne, ce qui est interdit par l'ONU, dans le cadre des sanctions imposées à la dictature, à moins que cela profite à la population nord-coréenne. L'entreprise en question, NRDIC, a un autre nom, plus connu: Green Pine Corporation, une entreprise nord-coréenne qui fait l'objet de sanctions internationales depuis 2012. L'ONU affirme en effet que Green Pine Corporation participe au programme de missiles nucléaires de la Corée du Nord, et produit la moitié des armes exportées par Pyongyang vers des pays comme l'Iran ou la Syrie. 

Un Fidjien prend la tête du Groupe Mélanésien Fer de Lance. Il s'agit d'Amena Yauvoli, qui est aussi l'ambassadeur des Fidji chargé du changement climatique et des océans. Le nouveau directeur général du Fer de Lance aura fort à faire, car il arrive dans un contexte morose. Son prédécesseur, le Salomonais Peter Forau, a démissionné en novembre dernier, lassé du désengagement progressif des pays-membres, et du manque de ressources budgétaires. La nomination d'Amena Yauvoli devrait être officialisée en mai lors du sommet du Groupe Mélanésien Fer de Lance à Port-Vila.