L’Union Calédonienne est à "l’unisson de la famille indépendantiste", pour réclamer le report de la dernière consultation référendaire.
Dans un courrier adressé directement au ministre des Outre-mer, le président de l’Union Calédonienne, Daniel Goa, regrette la volonté de Sébastien Lecornu de maintenir le référendum, au 12 décembre prochain. "Votre souhait que cette date ne soit pas remise en cause est très clair, mais nous y décelons un certain empressement, que nous ne jugeons pas conforme aux enjeux de cette échéance", lance le président de l’UC.
"Cela ne peut être traité avec une certaine désinvolture"
Daniel Goa revient sur l’importance de cette consultation, à plusieurs titres. "Outre le fait qu’il s’agit de la dernière consultation prévue par l’Accord de Nouméa, il est une justification qui transcende toutes les autres : même si tous les citoyens calédoniens doivent y participer, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’abord d’un rendez-vous du peuple Kanak avec son histoire. Et cela, ne peut être traité avec une certaine désinvolture".
L’occasion de rappeler que la date du 12 décembre 2021, "constituait une importante concession des indépendantistes. L’Union Calédonienne et le FLNKS souhaitaient une date en 2022", poursuit Daniel Goa.
Crise sanitaire
Pour quelles raisons la consultation doit-elle être reportée selon l'Union Calédonienne? Avec la crise sanitaire, le temps pour faire campagne est compté, quatre à cinq semaines tout au plus, si la Nouvelle-Calédonie est déconfinée d’ici la fin du mois. Autre raison : le taux d’incidence, toujours au dessus du seuil d’alerte. "De telles conditions, auront inévitablement des conséquences sur le taux de participation, entachant ainsi, la sincérité du scrutin", complète le président de l'UC.
"Inciter à une non participation de leur électorat"
"Nous avons senti votre détermination à vous en tenir à la date du 12 décembre, aussi nous vous interpellons sur les conséquences potentielles de maintenir cette date, coûte que coûte", ajoute Daniel Goa.
Des conséquences, qui pourraient se matérialiser par une non participation du camp indépendantiste lors de la consultation. "Les indépendantistes, qui ont très largement opté pour un report de la consultation, ne manqueront pas d’inciter à une non-participation de leur électorat. Il en résultera évidemment une écrasante victoire du "non", dans une proportion qui discréditera totalement la consultation", conclut le président de l'Union Calédonienne.