“Les arrestations abusives, les morts, la justice partiale, nos militants n’ont plus confiance en l’État français. Mais ils ont choisi de repartir sur la voie du dialogue”, annonce Dominique Fochi, le secrétaire général de l’Union calédonienne, en clôture du 44e congrès du FLNKS, dimanche 26 janvier.
“De renouer le dialogue rompu après l'échec du passage en force de l’État français”, précise le document final. “Mais pas n’importe comment”, résume Dominique Fochi. Des conditions ont été posées.
Un accord "au plus tard le 24 septembre 2025"
Un calendrier a été acté “avec des phases à l’issue desquelles devra être signé l’accord de Kanaky, au plus tard le 24 septembre 2025”. Dans cet accord, devra figurer “une date d’accession effective de Kanaky à la pleine souveraineté.”
La révolte du 13 mai n’est qu’une continuité des révoltes kanak depuis la prise de possession. C’est sur ces éléments que nos responsables partent à la discussion, pour clore le chapitre colonial du pays.
Dominique Fochi, secrétaire général de l'Union calédonienne
"Pour nous, on ne décide que de la pleine souveraineté”, appuie Dominique Fochi. Les négociations devront porter sur cet objectif. C’est l’un des préalables formulés par le FLNKS. Il y en aura au moins une autre : “la question des prisonniers politiques”, terme utilisé par le FLNKS, considérés comme “déportés”, et du président du mouvement, Christian Tein, en détention provisoire à Mulhouse, accusé d’avoir joué un rôle dans les exactions commises à partir de mai 2024, devra être tranchée au cours de bilatérales avec l’État.
Des bilatérales avant d'éventuelles négociations
Des bilatérales envisagées comme “une phase préparatoire” avant une éventuelle phase de négociation si un accord est trouvé sur le contenu, sur le calendrier, sur la méthode et sur le format de discussions, décrit le secrétaire général de l’UC.
“Les attentes du congrès seront signifiées par courrier en retour de l’invitation du Premier ministre”. Si elles sont acceptées, des négociations pourront s'ouvrir, “obligatoirement ici”, et non à Paris, “sous la supervision des Nations unies”.
Ce congrès s’est tenu avec le poids et la douleur de ce qu’il s’est passé. Le poids des mots. Se faire maltraiter par les mots, au bout d’un moment, appelle à la violence.
Magalie Tindal, membre du groupe de travail du FLNKS
Une supervision sollicitée par le FLNKS “jusqu’à l'accession à la pleine souveraineté” et à "l’établissement de conventions d’interdépendances avec l’État français et d’autres États”.
Environ 650 militants indépendantistes ont participé à ce congrès “très attendu pour définir la stratégie globale du FLNKS”. Il a eu lieu aux Quatre-Cocotiers, à Saint-Louis, chez Christian Tein. “Un symbole”, celui d’une “volonté d’apaisement”, affirme Magalie Tindal.
Quid désormais de la position du Palika et de l’UPM, deux composantes historiques, absentes du congrès ? Et de celle de l’État ?