Le marché de l'automobile calédonien peine à se relever de la crise

Cette année, quatre concessionnaires automobiles étaient présents à la Foire du Pacifique, une première.
Neuf mois après les émeutes et la crise qui a suivi, de nombreux secteurs de l’économie calédonienne peinent encore à redresser la barre. Les concessionnaires automobiles ne sont pas épargnés. Entre début 2024 et début 2025, les ventes de voitures neuves ont été divisées par deux.

Les bâtiments des concessionnaires en face de l’aérodrome de Magenta sont encore marqués par les incendies de mai dernier. Symbole de ce secteur en souffrance, les ventes remontent mais encore trop doucement pour Laurent Jeandot, président de l’association professionnelle des concessionnaires automobiles. "On ne peut pas dire que ça empire, mais ça augmente à un rythme qui est très léger. On avait moins 80% en mai et juin et là on est toujours à moins 60%, neuf mois après. C'est une courbe insuffisamment positive."

Des immatriculations en net recul

De mauvais chiffres confirmés par le service des immatriculations. "Les immatriculations se sont brutalement arrêtées le 13 et 14 mai avec 200 immatriculations au mois de mai. Et ensuite on a enregistré des mois très faibles, entre 250 et 300 immatriculations par mois. À savoir que le nominal en Calédonie depuis plusieurs années, c’est assez stable autour de 700 ou 750 immatriculations tous les mois. Mais on n’a pas dépassé les 400 depuis les événements", analyse Olivier Goyard, expert du secteur pour l’Argus.nc.

Des stocks trop importants

Les concessionnaires font face à une autre problématique, les stocks sont importants. Rien que pour le groupe Jeandot, il représente 8 milliards de francs, autant d’argent absent des comptes de l’entreprise et qui pèse en découvert selon la direction. "Quand je commande une voiture, je la reçois 5 ou 6 mois après. Quand on commande un camion, on le reçoit 12 à 18 mois après. Donc le 14 mai, il a fallu se poser les bonnes questions. Ce n’est pas une machine qu’on arrête du jour au lendemain. On prend des contacts avec nos partenaires, on discute, on essaye de trouver des terrains d’entente."

Mais c'est une grosse entreprise d’arrêter un flux tel que celui des commandes automobiles

Laurent Jeandot, président de l’association professionnelle des concessionnaires automobiles


Les concessionnaires calédoniens risquent de se retrouver avec des choix à faire, peut-être moins de marques ou moins de modèles. Le marché de l'automobile mettra sans aucun doute du temps à retrouver une certaine normalité.