Les incendies d’Australie et de la Montagne des sources ont eu un impact sur la Calédonie

Une étude réalisée par Scal’air, fin 2019, révèle l'incidence des mégafeux australiens et mondoriens sur la qualité de l’air à Nouméa. Une pollution transfrontalière pour laquelle on observe une augmentation record des niveaux de certaines particules fines. 
C’est un réveil brumeux et une odeur de plastique brûlé, qui auront marqué les Calédoniens. Le 11 novembre 2019, les panaches de fumées dues aux incendies qui ont ravagé la côte Est de l’Australie, sont venues tapir le ciel de Nouméa. Une pollution transfrontalière, étudiée de près par les spécialistes locaux. De même que celle due à l’incendie majeur de la Montagne des sources, qui a ravagé près de 2 500 hectares de forêt, en novembre 2019. 

Dépassements de seuils 

« Il faut faire une distinction dans les différentes poussières que l’on mesure en cherchant des polluants que l’on appelle traceurs de combustion de biomasse, de végétation, rappelle Philippe Escoffier, chargé d’étude et de communication au sein de l’association de surveillance calédonienne de l’air. On a cherché à savoir si, dans ces poussières fines que l’on avait mesurées, il y avait ces fameux polluants traceurs de combustion et donc d’incendiesLe 11 novembre, l’ensemble de nos stations de Nouméa ont connu des dépassements de seuil sanitaire. Un dépassement qui est de 50 microgrammes par mètre cube, en moyenne sur 24 heures. »
Les stations de Scal'air basées à Nouméa ont enregistré des dépassements de seuil pendant l'incendie de la Montagne des Sources.

A la recherche de polluants dangereux 

50 microgrammes journaliers de particules fines (nommées PM10), contre 15 à 20 microgrammes en temps normal : c'est le constat dressé par Scal'air. A une plus petite échelle, les taux relevés à la suite de l’incendie du Mont-Dore ont également enregistré une augmentation des niveaux de carbone et de polluant des traceurs de la combustion en biomasse, dans les poussières fines.
« On a aussi recherché des polluants qu’on suit habituellement sur le réseau de Nouméa et on a voulu savoir si au niveau de ces polluants, qui potentiellement peuvent être plus dangereux, on parle de métaux lourds, d’hydrocarbure aromatiques polycycliques On a cherché à savoir, lors de ces épisodes de pollution, si on mesurait une hausse de ces composés là. Ça, c’est quelque chose qu’on n'a pas trouvé. »
 

Des effets sur les personnes fragiles

Des particules fines pour lesquelles le seuil d’alerte (80 microgrammes journaliers) n’a pas été atteint, mais qui auront toutefois réussi à parcourir les près de 1 500 km qui séparent le Caillou de l’Australie et à en impacter considérablement, la qualité de l’air. Rien d’étonnant à ce que les enfants et les personnages âgées ou asthmatiques aient ressenti des désagréments pendant ces épisodes d’incendies. 

Les précisions de Philippe Escoffier

ITW Scalair


Le rapport de Scal'air sur les conséquences des incendies d'Australie et du Mont-Dore