Il aura fallu treize jours, pour que les onze membres du 18e gouvernement de la Nouvelle-Calédonie se mettent d’accord. Une majorité a enfin été trouvée ce mardi 21 janvier 2025, pour l’attribution des portefeuilles du nouvel exécutif après de multiples tentatives, dont deux ce lundi 20 janvier. Pour rappel, il faut 6 voix sur les 11 membres du 18e gouvernement, pour adopter la répartition des secteurs.
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En ordre de marche
Avant de dégager une majorité, il manquait une voix à l’exécutif. Et cette voix, c’était celle de Jérémie Katidjo-Monnier. L’élu Calédonie ensemble protestait contre le démembrement de son portefeuille entre plusieurs membres du gouvernement. Il a finalement obtenu gain de cause : la liste des portefeuilles n’est pas encore officiellement connue. On sait, en revanche, qu’il récupère aujourd’hui l’ensemble de ses anciennes prérogatives, concernant l’environnement et la transition écologique.
Le gouvernement peut donc se mettre en ordre de marche. Une avancée saluée par le nouveau président de l’exécutif, Alcide Ponga. “Lorsqu’on regarde la répartition des secteurs, avec les collègues indépendantistes, on a laissé des secteurs importants de l’autre côté. C’est aussi la philosophie que je souhaite au gouvernement, c’est que l’on travaille, que l’on avance et que ce ne soit pas des problématiques de personnes”, explique le président du 18e gouvernement.
“On déplore le manque de partage des responsabilités”
Alcide Ponga aura donc dû procéder à quelques ajustements pour dégager une majorité. Des modifications pas forcément du goût des indépendantistes. Ceux de l’Union calédonienne, comme ceux de l’Union nationale pour l’indépendance ont voté contre la répartition, qu’ils estiment inégale.
“On espérait pouvoir avoir une répartition équilibrée des secteurs, avec un partage équilibré des responsabilités. On a fait différentes propositions et ça n’a pas abouti. Ce qui était improbable et incompréhensible hier, est devenu une évidence limpide ce matin. Ce sont les surprises de la politique”, révèle Samuel Hnepeune, membre du gouvernement sous l’étiquette de l’Union calédonienne.
Il déplore, “ne pas avoir réussi l’exercice d’avoir un gouvernement avec un partage des responsabilités. Cela aurait été l’occasion de montrer aux Calédoniens qu’on est capables de dépasser nos clivages politiques et de pouvoir travailler ensemble, dans une période compliquée et avec une durée de vie du gouvernement courte”, poursuit Samuel Hnepeune. “Il va falloir mener des réformes et mettre en place des actions et réforme très rapidement, puisque ce gouvernement n’a que neuf à dix mois pour le faire”.
Quid de la vice-présidence ?
Reste une ultime question à trancher : celle de la vice-présidence. D’après nos informations, la nomination pourrait ne pas intervenir avant le congrès du FLNKS, prévu ce week-end à Saint-Louis.
Le reportage de Valentin Deleforterie et Claude Lindor
L'analyse de Pierre-Christophe Pantz sur le plateau du JT