Les Tonga, admises dans la grande famille du ski mondial

Makeleta Piukala est l'une des quatre skieurs tongiens. Née à Vava’u, elle vit en Allemagne et se spécialise dans le ski de fond.
L'archipel est devenu membre de la Fédération Internationale de Ski en juin. Actuellement, 4 Tongiens s'entraînent pour les épreuves de ski de fond, de super G, de slalom géant et de descente. 
Makeleta Piukala, Kasete Naufahu Skeen, Reinhard Langer et Dyan Wackerbauer ont tous grandi aux Tonga mais vivent maintenant en Europe. Leur objectif: se qualifier pour les JO d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, en 2018. 
 
« Je viens d'une famille nombreuse et donc j'ai un très grand réseau de connaissances. C'est la clé: les personnes qu'on connaît. Donc on a lancé des appels sur Twitter et Facebook, annoncé qu'on faisait un appel à candidatures, raconte Leafa Mataele Wawryk, la secrétaire-générale de la Fédération tongienne de ski, qui est allée les recruter, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Ensuite j'ai pris l'avion pour Munich, et j'ai rencontré la communauté tongienne là-bas, dans laquelle j'ai recruté nos premiers skieurs, Makeleta et deux autres. »  
 
Il ne s'agit pas d'un canular, ni d'un coup marketing. Pourtant il y a un précédent célèbre: Bruno Banani le tout premier Tongien qualifié aux JO d'hiver de Sotchi en 2014, en luge olympique. Il méritait bien sa qualification, mais il était aussi homme-sandwich. Il s'appelait en réalité Semi Fuahea, et avait accepté de prendre le nom d'une marque de sous-vêtements allemande, Bruno Banani, afin de financer son entraînement et sa participation aux JO. Il était siglé Bruno Banani des pieds à la tête. 
 
Mais depuis cette publicité planétaire, les Tonga rêvent vraiment de devenir la première nation de sports d'hiver de la région Pacifique. 
 
« La fédération internationale de luge, aide vraiment les Tonga, pour que nous puissions continuer à aligner des athlètes aux championnats du monde. Et je veux que la fédération internationale de ski fasse pareil pour les Tonga, a expliqué Leafa Mataele Wawryk à l'émission Pacific Beat, sur ABC. Mon rêve est que l'Australie et la Nouvelle-Zélande nous ouvrent leurs portes et accueillent nos skieurs des Tonga pour qu'ils puissent s'entraîner, mais aussi, à terme, des skieurs d'autres pays du Pacifique commes les Fidji ou encore les Samoa.»  
Le skieur alpin Reinhard Ngatuvai Langer est né en Allemagne, d’une mère tongienne et d’un père allemand. Il a grandi aux Tonga.

 

 
En attendant de rentrer dans la cour des grands, Leafa Mataele Wawryk mise sur les Tongiens de la diaspora. Mais elle n'oublie pas pour autant les Tongiens qui n'ont jamais vu de neige de leur vie. 
 
« Pour le moment, nous recrutons des Tongiens qui vivent à l'étranger. Cela me permettra de trouver plus facilement des sponsors. Mais après, avec cet argent j'irai recruter des jeunes qui vivent aux Tonga et je peux vous garantir qu'ils s'entraîneront beaucoup plus dur que les Tongiens de la diaspora, parce qu'ils n'ont quasiment rien et ils veulent s'en sortir, car je suis désolée de le dire, mais les Tonga sont un pays pauvre. » 
 
Après la luge et le ski, la secrétaire-générale de la fédération tongienne de ski rêve toujours d'imiter la Jamaïque et de monter une équipe tongienne de bobsleigh. Mais c'est un sport encore plus cher que le ski, donc il faudra encore beaucoup d'efforts pour convaincre des sponsors d'investir dans le bobsleigh tongien.