Le gouvernement vanuatais déclare son soutien à la Chine dans la dispute territoriale qui l'oppose à ses voisins en mer de Chine méridionale.
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Pékin s'arroge la souveraineté de la quasi totalité de cette mer, ignorant les revendications du Vietnam, de Taïwan, de la Malaisie, du sultanat de Bruneï et surtout, des Philippines.
Mercredi dernier, le Premier ministre vanuatais, Charlot Salwai, a publié un communiqué pour donner son appui à la Chine. Le Vanuatu est un tout petit état à l'échelle mondiale, mais c'est quand même une victoire diplomatique pour la Chine.
En effet, la République populaire est poursuivie par les Philippines devant la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, au sujet de cette dispute territoriale. La Chine boycotte ce procès, mais le jugement sera bel et bien rendu, en juin.
Interrogé par la radio néo-zélandaise internationale, Robert Ayson, chercheur en études stratégiques à l'université Victoria de Wellington, prognostique une défaite de Pékin. La Cour permanente d'arbitrage de La Haye pourrait juger que la Chine viole la Convention de l'ONU sur le droit de la mer en revendiquant des eaux attribuées aux Philippines.
En attendant la décision de la Cour, la Chine mène une campagne diplomatique intense. Le ministère chinois des Affaires étrangères affirme avoir le soutien d'une quarantaine de pays, dont le Niger et la Slovénie.
Le mois dernier, le gouvernement chinois a fait un couac, en annonçant unilatéralement le soutien des Fidji à sa politique de revendication territoriale en mer de Chine méridionale. Le gouvernement fidjien a aussitôt publié un démenti.
Les diplomates chinoise ont donc changé leur approche, selon Tess Newton-Cain, chercheuse en relations internationales, spécialiste du Pacifique, au micro de Liam Fox sur ABC:
« Je suppose que cette prise de position du Vanuatu est le résultat des demandes répétées de la Chine. Ce qui est intéressant à noter, c'est que le gouvernement chinois semble avoir tiré les leçons de son erreur avec les Fidji le mois dernier, et cette fois-ci, il a travaillé très étroitement avec le gouvernement vanuatais, pour éviter une redite de la situation avec les Fidji. »
Pour le Vanuatu, affirmer publiquement son soutien à la Chine est une opération qui comporte peu de risques. Tess Newton-Cain:
« Contrairement aux Fidji, le Vanuatu n'a pas de relations diplomatiques très étroites avec les États-Unis. Il y a très peu d'employés de l'aide publique au développement américaine ici, et les États-Unis n'ont pas d'ambassade à Port-Vila. Donc le Vanuatu, n'étant pas un acteur dans la région de la mer de Chine méridionale, et n'ayant pas de relations étroites avec les États-Unis, peut se permettre de soutenir la Chine. »
Pékin est le principal pourvoyeur d'aide au développement au Vanuatu. À la mi- mai, l'ambassadeur chinois à Port-Vila a inauguré le nouveau palais des congrès offert par la République populaire au Vanuatu.