PORTRAIT. Femmes inspirantes : Sylvine Aupetit, l'environnementaliste qui donne une seconde vie aux cheveux

Reportage de Marion Thellier et Gaël Detcheverry. ©NC la 1ère
A l'approche de la journée internationale des droits de la femme le 8 mars prochain, NC la 1ère vous propose cette semaine plusieurs portraits de Calédoniennes inspirantes. Ce lundi, rencontre avec Sylvine Aupetit, une environnementaliste passionnée qui collecte cheveux et poils pour lutter contre la pollution.

A Nouméa, la tournée de Sylvine Aupetit peut sembler insolite à première vue. Première étape de son trajet : un salon de toilettage canin. L'objectif consiste à récupérer et valoriser les poils de chiens, des déchets plus précieux qu'ils n'en ont l'air. "On ne s'en rend pas compte mais sur chaque poil, il y a des espèces de petites écailles dans lesquelles peuvent s'agglutiner les molécules d'hydrocarbures", explique cette environnementaliste que le parcours étudiant a amené jusqu'en Suisse il y a une vingtaine d'années. 

Les sacs de poils chargés, direction cette fois-ci le salon de coiffure, où chaque mèche de cheveux est une précieuse ressource. Ce qui aurait -en temps normal- fini à la poubelle s'avère en fait indispensable au projet de l'ingénieuse quadragénaire. Avec son association "Collec'tif", elle ambitionne de contribuer à un "système plus autonome, plus solidaire et plus durable", en transformant tous ces déchets fibreux en boudins anti-pollution.

Objectif 2026

Le butin de sa tournée, Sylvine Aupetit l'amène chez elle. Elle le pèse puis le stocke dans des sacs aux proportions imposantes. "On a franchi le seuil d'une tonne de cheveux et poils récoltés, on a fêté ça la semaine dernière", sourit-elle. L'étape suivante de la transformation reste toutefois à perfectionner.

"On a des partenariats avec les compagnies aériennes et les Ehpad pour récupérer les bas de contention qu'on peut fourrer. Cela fait des boudins qu'on peut ensuite mettre dans les arroyos, ou aux entrées et sorties de bouches d'égoût. Le gros travail, c'est ensuite de traiter de la façon la plus vertueuse possible ces déchets", explique Sylvine Aupetit.

Le dispositif ne devrait être pleinement opérationnel d'ici 2026 mais il semble déjà très prometteur. La docteur en droit de l'environnement a d'ailleurs récemment vu l'initiative récompensée par la CCI, dans le cadre du programme "Femmes dirigeantes, inspirées et inspirantes".