Prolongé mais pas encore financé : quid du chômage partiel spécifique aux exactions en Nouvelle-Calédonie ?

Rien ne reste de ces enseignes brûlées pendant les émeutes à Kenu-in. Septembre 2024.
Le chômage partiel, ou “chômage spécifique exactions”, ne s’arrêtera pas ce mardi 31 décembre 2024, comme initialement prévu. Les élus du Congrès, ont voté le 2" décembre dernier sa prolongation, jusqu’à fin juin 2025. Mais faute de financement, le dispositif pourrait rapidement tourner court.

Le compte à rebours a commencé, pour les salariés qui bénéficient encore du chômage partiel dit “exaction”, mis en place au lendemain des émeutes, pour préserver l’emploi dans les entreprises victimes d’incendies ou de pillages. Si les élus du Congrès ont adopté à l’unanimité, le 23 décembre dernier sa prolongation, le financement, lui, n’est garanti que pour un mois, voire deux tout au mieux.

Car c’est l’État, qui finance la mesure depuis le début. Or, la mission interministérielle, qui pilote l’accompagnement financier du territoire a été claire : l’État n’est pas favorable à sa prolongation.

Gouvernement plus ouvert à la discussion

Calédonie ensemble, qui a porté auprès des autres élus du Congrès la proposition de prolongation, veut croire que le nouveau gouvernement national sera plus ouvert à la discussion. De leur côté, les patrons sont plus inquiets, d’autant que Paris semble vouloir rester ferme. Comme l’a montré l’exemple de la TGC : la réforme n’ayant pas été votée contrairement aux engagements, l’enveloppe de 27 milliards de prêt garanti par l’État, qui doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de finir l’année, a été amputée d’un tiers.

"Il faut aller jusqu'au bout de la démarche"

Si la CPME se félicite du vote de la prolongation du dispositif au Congrès, ses membres estiment qu’il faut maintenant que les élus se mobilisent, pour obtenir le financement de la mesure. “Celà permettrait de ne pas “fabriquer des chômeurs”, alors même que d’après l’ISEE, on vient de perdre 10 000 emplois sur 65 000 que comptait le secteur privé avant la crise”, indique Pierrick Chatel, le secrétaire général de la CPME.

Nous, on se satisfait du vote à l’unanimité des élus du Congrès de la mesure. Ce qu’on souhaite désormais, c’est que l’hypothèque sur son financement soit rapidement levée. Les élus ont fait la moitié du chemin : ils ont voté une mesure, sans qu’elle ne soit financée. La balle est toujours dans leur camp, pour aller jusqu’au bout de la démarche”, poursuit le sectéraire général de la CPME.

Les employeurs Calédoniens commencent déjà à faire leurs comptes, faute de visibilité. 3 000 personnes, bénéficient encore du chômage partiel exaction sur le territoire. Une partie, risque de se retrouver au chômage total, avant la fin du mois de janvier 2025.