La diphtérie plus présente cette année

La direction des Affaires sanitaires signale une recrudescence de diphtérie en Calédonie. Si la situation n’est pas hautement préoccupante, elle soulève deux problématiques: une mauvaise hygiène de base au quotidien, et une consommation abusive d’antibiotiques.
C’est une infection bactérienne qui attaque le nez et la gorge et, si elle n’est pas traitée, le cœur et le système nerveux. Selon la DASS-NC, 22 Calédoniens ont contracté la diphtérie depuis le début de l’année, contre seulement quatre en 2016. Une recrudescence qui frappe surtout les îles Loyauté. 
 

Vaccin DTP

La situation n’est pas hautement préoccupante, grâce à la protection vaccinale largement répandue en NC - le vaccin DTP inclus la diphtérie. Mais si aucune forme grave de cette maladie n’a, pour l’heure, été constatée, une telle propagation révèle des problématiques majeures.
 
Cabinet médical, image d'illustration
 

Hygiène de base

«Pour diminuer la transmission de cette bactérie, il faut insister sur les mesures d’hygiène de base», déclare Martine Noël, médecin de santé publique à la DASS. «Il faut notamment que les personnes qui ont une infection de la peau nettoient correctement à l’eau et au savon ces infections, et mettent un antiseptique sur les lésions. Et ensuite un pansement qui permettra d’évitera la transmission, de la peau de quelqu’un qui est infecté à la peau de quelqu’un qui ne l’est pas.»
 
 

40% de résistance 

Autre moyen de se protéger, lever le pied sur les antibiotiques afin de préserver leur efficacité. Les Calédoniens en sont de gros consommateurs. Conséquence directe, ils enregistrent un taux de résistance bactérienne de 40%, contre 15% en métropole. «Les médecins prescrivent des antibiotiques à large spectre qui vont être fortement générateurs de résistance», explique Claire Fouquet, pharmacienne hygiéniste. «A cause de cette utilisation excessive, notamment pour traiter les infections cutanées, on a beaucoup de germes résistants, et qui vont donc être beaucoup plus compliqués à traiter.»

Un reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut.
©nouvellecaledonie