Dynamique Autochtone : quel équilibre entre politique et coutume en cas d’indépendance ?

A Maré pendant deux jours, Dynamique Autochtone tenait son congrès. Le mouvement qui veut défendre les valeurs autochtones a réfléchi à la place de la coutume en cas d'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. 

Le statut civil en question

Quel sera le statut civil dans le cas d’un pays souverain ? C’est l’un des sujets débattus lors de ce congrès. Dynamique Autochtone préconise un statut unique. Or, deux statuts coexistent en Nouvelle-Calédonie à l’heure actuelle : le statut civil de droit commun et le statut civil coutumier. 
De plus, les Kanak ne sont pas tous régis par les lois de la coutume au sens de la loi organique, ce qui fait que sur terres coutumières, la coexistence peut être parfois source de conflit. 
« Dans l’Accord de Nouméa, on nous a donné dix ans pour résoudre le problème. Imaginez que tous les Kanak, durant ce laps de temps là, ont transformé leu statut et que tous les Kanak, aujourd’hui en 2020, sont tous du droit coutumier. Il n’y a même pas besoin de réfléchir sur le statut unique, puisque tout le monde relève du statut coutumier » explique Wameje Waïa, militant de Maré. «  Ça n’a pas été fait parce qu’il y en a qui ne veulent pas, il y en a qui ont choisi de renoncer à leur statut coutumier pour rester dans le statut de droit commun ».
 

La légitimité des chefferies

Dynamique Autochtone affirme également la légitimité des chefferies. Le mouvement leur reconnaît un rôle majeur, notamment dans le développement durable et les initiatives prises sur leur espace foncier. 
Comme par exemple à Lifou, un marché solidaire lancé par des femmes.
« Nos projets de marchés qu’il y a à la tribu, c’est autour de l’agriculture. On a souvent vu des femmes vendre des choses sur des marchés, mais ça reste très localisé. Avec le projet de marché, on amène le monde à venir chez nous et on pousse les femmes à devenir compétitive » explique Kama Fulilagi, militante de Lifou. 

Tous les sujets abordés sont liés à la question de l’indépendance du pays. Mais des thématiques vues sous l’angle des valeurs autochtones et donc de la nécessité à débattre sans tabous des équilibres et des interactions entre politique et coutume.
Le reportage de Thérèse Waïa et Carawiane Carawiane