Pénurie de soins en Nouvelle-Calédonie : les secours et les habitants du grand Nord ont organisé leur propre service mobile d'urgence

C’est une solution de terrain, qui ne peut pas remplacer un véritable service d’urgence. Un “SMUR populaire” est apparu à Koumac en octobre dernier. Il faut dire que depuis plusieurs mois, les habitants du grand Nord doivent faire face à la pénurie médicale. La fermeture des urgences à l’hôpital Paula-Thavoavianon oblige les patients à parcourir de longues distances pour accéder aux soins. Inconcevable, pour Kevin Leclere, qui préside l'association des sapeurs-pompiers du SIVM Nord (c'est le Syndicat intercommunal à vocations multiples). 

Il y a certains accidents de la vie, tous les jours, qui nécessitent une urgence et on ne peut pas prendre trois heures pour aller à Koné. Il faut apporter une réponse immédiate, de façon à stabiliser les personnes et qu’elles puissent être emmenées par la suite vers Koné.

Kevin Leclere, association des pompiers du SIVM Nord

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Interventions assurées par des bénévoles

Un véhicule ambulance existait pour les postes de secours lors des grands événements. Il est devenu le "SMUR populaire", depuis quatre mois. "C’est une ambulance équipée comme n’importe quelle autre." Un système qui se veut avant tout une réponse solidaire et bénévole. Elle est organisée avec le personnel soignant local, via le collectif SOS du Nord : santé en péril. Médecins et infirmiers assurent les interventions. 

Tous les bénévoles disponibles sur leur temps de repos sont contacté pour pouvoir intervenir et aller aider les personnes en danger. Sans contrepartie de rémunération. On a dû intervenir une dizaine de fois depuis le début de l’année. 

Thomas Galindo, chirurgien dentiste libéral à Koumac

Concert solidaire et cagnotte

L'ambulance a été achetée sur Fons propres. Le matériel médical qui l'équipe a été financé par des habitants et des entreprises de la région. Kévin Leclere tient d'ailleurs "à remercier la population, qui avait organisé un concert solidaire, qui a pu récolter des fonds. Les commerçants qui sont sur le marché du Koumac ont fait aussi une cagnotte. Tout ça nous permet d’alimenter ce service et de se maintenir." Un dispositif qui reste un pansement, éphémère. Autrement dit, une solution temporaire.