SANTE. En province Nord, l'offre de soins se réduit un peu plus encore

Les urgences de Koumac seront fermées tout le mois de janvier 2025.
En raison d'un manque de soignants, plusieurs services d'urgences et de maternité fermeront temporairement leurs portes à Koumac, Koné et Poindimié. Une dégradation annoncée pour tout le mois de janvier.

Un nouveau calvaire en perspective pour se faire soigner dans le Nord. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 13 décembre, la direction du Centre hospitalier du Nord annonce la fermeture temporaire de certains de ses services les plus essentiels. En cause, un "manque d'effectifs infirmier et médical". 

2 services d'urgences fermés pour 1 mois

Dès le 1er janvier et jusqu'au 31 de ce mois, les urgences des hôpitaux de Koumac et de Poindimié seront portes closes. Les consultations externes resteront néanmoins assurées par un médecin sur place. 

A Koné, le manque de médecins anesthésistes affecte le service de maternité tout comme le bloc opératoire : ils n'accueilleront plus aucun patient entre le 30 décembre et le 8 janvier.  Pendant cette période, les femmes enceintes devront prévoir de se rendre dans le Grand Nouméa, au CHT. La capitale du Nord continuera, en revanche, d'assurer un service d'urgences.

"Une décision très difficile" 

Invité du journal de midi ce 13 décembre sur NC La 1ère, Joachim Tutugoro, le directeur du Centre hospitalier du Nord évoque une "décision très difficile" à prendre. Et s'en explique. "Nous subissons le départ des personnels infirmiers et médicaux, mais de manière plus drastique [que d'habitude]. Depuis les événements du 13 mai, et avec l'insécurité générale qui s'est installée, même si la situation est améliorée (..) cela cause en tout cas la pénurie de la santé" déplore t'il. 

L'insécurité dissuade de potentielles recrues 

A l'issue de cette période de fermeture, il est prévu de rouvrir les services en question. Des campagnes de recrutement sont en cours, mais le contexte post émeutes freine les candidats qui se rétractent souvent au dernier moment. "Dans les recrutements que nous faisons, il y a bien des candidats qui répondent, notamment de métropole. Mais à l'approche de la prise de fonction, simplement parce qu'ils se sont renseignés, ils voient que la situation n'est pas vraiment sécuritaire pour eux. C'est tout." relate Joachim Tutugoro. 

Une annonce de recrutement publiée par le CHN, ce dimanche 8 décembre sur Facebook : 

Toujours selon le directeur du CHN, aucune amélioration de la situation n'est prévue au delà du mois de janvier. "Mais c'est ce qu'on espère fortement quand même" ajoute Joachim Tutugoro. Reste à pouvoir garantir la sécurité de la région pour attirer durablement des professionnels de santé.