Retour à l’hôpital. Pas pour s’y faire soigner, mais pour manifester une préoccupation majeure : comme le jeudi précédent, une action a été menée ce mercredi 11 décembre devant le CHN de Koumac, que les habitants et les professionnels de santé redoutent de voir fermer. Depuis le 1er décembre, l’hôpital Paula-Thavoavianon n’administre plus de soins externes (pansements, prises de sang, injections…) et les chimiothérapies sont réalisées au pôle sanitaire Nord à Koné. Ne restent que les urgences et les consultations, seulement en semaine, uniquement en journée de 8 heures à 16 heures.
Inquiétude générale
Une offre de plus en plus dégradée qui alarme citoyens, aidants, agents de l’hôpital mais aussi les professionnels de santé privés. Infirmière libérale, Roxanne Grevelinger explique pourquoi elle se sent à tel point concernée. "Le Nord dépend aussi bien des dispensaires que des hôpitaux, parce que les distances sont longues entre chaque endroit où on peut se faire soigner", décrit-elle. "Et en tant que libéraux, nous pouvons également être amenés à travailler avec l’hôpital."
Tout le monde est associé. On ne peut pas se retrouver avec un associé en moins parce que sinon, c’est toute la chaîne qui explose.
Roxanne Grevelinger, infirmière libérale
"Une perte de chance énorme"
Et d’insister : quand les malades doivent aller encore plus loin pour être pris en charge, une crise cardiaque, une crise d’asthme, peuvent prendre des proportions dramatiques. Diminuer à tel point la voilure d’un hôpital, "concrètement, c’est une perte de chances énorme, pour vivre, se faire soigner au bon moment. On est vraiment en danger de mort si on ne peut pas se faire soigner en urgence."
Son ressenti recueilli en longueur au micro de Brice Bachon et Ismaël Waka-Ceou
"Signe de deuil"
Déterminé à dénoncer une situation qui se dégrade de plus en plus, le collectif "SOS du Nord - Santé en péril" a appelé à cette mobilisation silencieuse, à Koumac, mais aussi devant l’hôpital de Poindimié et à Koné, en "signe de deuil face à l’effondrement de l’offre de soins".
Si la participation a été moindre à Koné, cette nouvelle manifestation a réuni une centaine de personnes à Koumac et tout autant à Poindimié. Sur les deux sites, les soignants ont débrayé pendant une heure. Tous attendent désormais des réponses, concrètes et rapides, de la part du gouvernement.
Voyez le reportage de Brice Bachon et Ismaël Waka-Ceou