Les productions agricoles sont toutes en train de pourrir dans les champs ; les agriculteurs de Calédonie dressent ce constat. Les fortes précipitations des derniers jours rendent les légumes inconsommables. A Voh, Dylan Debien en a fait les frais.
Dylan Debien est un jeune agriculteur de 22 ans. Sur son terrain de Voh, il a perdu tous ses melons et ne pouvait que constaster des fruits en décomposition. En cause : les fortes précipitations des derniers jours. Depuis le début de l’année, il est tombé sur la commune de Voh 586 mm d’eau, quatre fois plus que la normale. Au total, ce sont 5 tonnes de melons que cet agriculteur ne pourra pas vendre. "Ils sont tous pourris, il n'y a plus rien à faire" lâche le jeune homme. "C'était vraiment un super beau carré. Quand on voit la densité de fruits qu'il y a par terre... Ça fait mal au coeur. Mais c'est comme ça."
Un manque à gagner
Semés en novembre dernier, les fruits étaient prêts à être récoltés, au vu des pluies annoncées. Dylan Debien a tout de même essayé de sauver sa production la semaine dernière. "Normalement, on ramasse à peu près 300-400 kilos tous les deux jours, sur une surface comme ça et là, on était déjà à plus d'1,6 tonne. J'ai vu que ce n'était pas normal. Mais on a essayé de stocker un peu pour voir si c'était vendable et en deux jours, ils ont coulé. Donc non", explique Dylan.
À 400 francs le kilo, cet agriculteur voit pourrir dans son champ près de 2 millions de francs. Et des rentrées d’argent, il n’est pas près d’en voir. Normalement, neuf parcelles de pastèques auraient déjà dû être plantées. Mais là encore, les champs sont impraticables. "Je pense que les tracteurs restent en tas dedans. Même à pied, on s'enfonce jusqu'aux genoux. Là, il faudra attendre au moins deux semaines pour que ça sèche, sans pluie. Et après, deux mois et demi avant les premières récoltes", conclut l'agriculteur.
Des récoltes qui ne sont pas attendues avant longtemps puisque les prévisions météorologiques annoncent encore de fortes précipitations, jusqu’à la mi-février.
Un reportage de Camille Mosnier et Brice Bachon :