À Dumbéa, l'activité commerciale reprend progressivement dans le quartier d'Apogoti, huit mois après les exactions

Erick Amidi habite Nouméa mais pour acheter sa viande, il se rend dans la boucherie située dans le centre commercial "les jardins d’Apogoti" à Dumbéa. "On a pris de la viance hachée, et après on va voir le reste parce que les prix sont bien attractifs. Je connais bien la boucherie et j'aime bien" explique-t-il.

La boucherie est d'ailleurs le premier commerce à avoir rouvert ses portes après les événements de l’année dernière. En juin 2024, alors que le quartier est marqué par les stigmates des exactions, le gérant décide de relancer son activité. Il demande à ses employés s’ils sont d’accord pour revenir travailler. Christophe Nourry contracte un nouvel emprunt et c’est reparti. "On a gardé tous les salariés, on a eu du chômage partiel pendant deux mois et à partir de la fin du mois d'août, on les a tous repassé à temps complet."

Nous avons trouvé de nouveaux marchés et retrouvé notre clientèle d'avant la crise. Aujourd'hui, l'activité est à environ -10% de ce que nous faisions avant, ce qui n'est pas catastrophique.

Christophe Nourry, boucher

De nouvelles enseignes

Construit il y a quatre ans et demi, le centre commercial de Dumbéa-sur-mer regroupe une vingtaine de commerces. Aujourd’hui, 12 sociétés ont rouvert leurs portes. Pour les habitants du quartier, la vie doit reprendre son cours. "Avant les évènements, on était bien partout, on avait tout ce qu'il fallait tandis que maintenant, on est souvent obligés d'aller ailleurs, beaucoup ont fermé" raconte André, un habitant des environs.

Parmi les commerces ouverts, cette jeune entreprise spécialisée dans la vente de marques
d’occasion. Installée dans le quartier depuis deux semaines à peine, cette commerçante s’adapte à son nouvel environnement.

Dumbéa est une ville qu'il me tenait à coeur de développer. Suite aux émeutes, j'ai eu une opportunité de m'installer dans une zone commerciale. Au vu de la situation économique et la situation actuelle, les petites entreprises comme moi ont pu bénéficier de réductions de loyer, de beaucoup d'autres choses et à l'époque on aurait pas pu.

Commerçante d'une boutique de seconde main

Qu’ils soient anciens ou nouveaux, les commerçants des jardins d’Apogoti ont un point commun : la volonté de relancer les activités dans leur quartier, afin que les mauvais souvenirs de l’année dernière ne soient plus jamais d’actualité.

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Héléna Kamberou.