A Dumbéa, un projet d'agroforesterie fleurit après le confinement

Alors que la vie reprend son cours en Calédonie, des graines semées pendant la crise sanitaire continuent de germer. Exemple à Dumbéa, où une ferme-découverte, tournée vers l’autosuffisance alimentaire, est en train de voir le jour.
Tout a commencé sur la propriété de Béatrice Besse, à Dumbéa. C’est là, dans cette ancienne palmeraie, qu’un groupe de personnes investies dans la transition alimentaire a fait germer ce projet d'agroforesterie, quelques jours avant le confinement. « On était une quinzaine. En un mois, on a réussi à faire neuf buttes de 30 mètres de longueur tout en agroforesterie », raconte Béatrice Besse. 
Cette convergence d’envies et de besoins est née d’une réflexion. « Le plus important pour nous, au début du confinement, ça a été de se dire qu'il fau(drai)t que l’on soit autosuffisant, si ça devait durer ».
Et la démarche a payé. « Vu le résultat qui est là, on a envie de transmettre la connaissance de cette culture en agroforesterie », se réjouit Béatrice Besse.

Des produits faits maison

Depuis près de trois mois maintenant, plusieurs générations se côtoient. Pour Leïlou, la fille de Béatrice Besse, le confinement fut une véritable révolution. Cela « m’a permis de devenir végétarienne et presque vegan, d’apprendre l’agroforesterie », de fabriquer « des produits ménagers moi-même, des plats, des gâteaux », confie l’adolescente de 13 ans. « C’est des choses que je ne faisais pas avant. »
 

Projets à foison

Le groupe travaille maintenant à différents projets. Pépinière, parc botanique, ateliers de maraichage… Après la période d’autarcie, place aux perspectives d’ouverture. « Le rôle du confinement c’était de catalyser les énergies de chacun. On avait tous du temps disponible. On avait tous des vraies choses à faire, enfin ! témoigne Jeff, membre actif du projet. « Ça a créé un vrai petit collectif et on est parti autour de ça. »

Vers un lieu d’apprentissage 

Désormais, la communauté développe un concept. Encore à la recherche d’un nom, le projet est agréé « Bienvenue à la ferme ». Objectif : créer d’ici septembre un lieu d’apprentissage et de partage pour démontrer les vertus du respect de soi et de l’environnement. « C’est l’espoir que j’aimerais donner à tous les gens : leur dire c’est possible », confie Béatrice.

Le reportage d'Anne-Claire Lévêque et Michel Marin.
©nouvellecaledonie