Dans le box des accusés, l’auteur présumé des faits a du mal à répondre aux questions de la présidente de la cour, au premier des deux jours de procès qui doivent permettre de faire la lumière sur le déchaînement de violence de la nuit du 15 octobre.
Ce soir-là, l’accusé, alors âgé de 20 ans, avait rejoint des amis après avoir vendu du cannabis. Il s’était mis en colère en s’apercevant qu’il manquait 20 000 francs à la recette de son trafic.
Après s’en être violemment pris à ses comparses, il s’était retourné vers la victime, assise sur banc non loin de là. Le jeune homme se serait “acharné avec une extrême violence”, selon l'accusation. Transporté au Médipôle, l’homme de 79 ans n’avait pas survécu à ses blessures.
Accusé silencieux
“Reconnaissez-vous les faits de meurtre qui vous sont reprochés ?”, demande la présidente. Silence de l’accusé. À la barre, ses proches défilent et évoquent ce qui semble être le parcours d’un jeune homme sans histoire.
Un fils "sage et discret"
Sa mère, employée dans une maison de retraite, décrit un fils aimé, timide, scolarisé en CLIS (classe pour l’inclusion scolaire), élevé dans le respect de valeurs comme l’honnêteté ou le respect de l'autre. Émue, elle demande pardon à la famille de la victime, comme le fera juste après son père, salarié à l’usine de Goro. Ce dernier évoque à son tour la personnalité de son fils, jeune homme “serviable”, dit-il, participant volontiers aux travaux de la tribu et allant au champ, malgré quelques difficultés scolaires. Il explique avoir essayé de le cadrer autant que possible, sans succès.
Même son de cloche du côté de la grand-mère, qui raconte un petit-fils sage, discret, jamais violent et qu'elle avait vu pour la première fois ivre le soir du drame. Enfin, son oncle qui vivait avec lui à Rivière-Salée a exprimé toute son incompréhension face à ce geste, précisant que la famille ne connaissait aucune violence à la maison.
Pas de partie civile
Lundi, les témoignages se sont poursuivis avec la directrice d'enquête et une témoin clé. Particularité notable dans ce procès qui doit se terminer mardi soir : aucune partie civile n'est constituée. L'accusé encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
Le compte-rendu de Steeven Gnipate et Cédric Michaut