SOS Mangroves déboutée dans l’affaire de la passerelle de Ouémo

L’association avait attaqué le projet de passerelle de la ville de Nouméa à Ouémo, dénonçant son impact sur l’environnement. Le tribunal administratif a finalement donné raison à la mairie.   
La grogne des militants écologistes ne porte pas sur le projet de passerelle cyclable reliant le parc de Sainte-Marie à la presqu’ile de Ouémo. Il concerne la deuxième passerelle, à l’intérieur même de la mangrove. « Ils vont abattre, sur 50 mètres, des palétuviers (sur une surface de 180 m2, ndlr), qu’on veut à tout prix préserver car ils ne se reproduisent plus, ils sont stériles », précise Monik Lorfanfant, la présidente de SOS Mangroves. L’association avait proposé un autre passage plus court pour cette piste cyclable qui aurait, selon elle, « beaucoup moins d’impacts ».
En violet, le projet de la mairie. En pointillés, le tracé proposé par SOS Mangroves.

La réaction de Monik Lorfanfant de SOS Mangroves

IRW Monik Lorfanfant

 

Un tracé plus long 

Pas de commentaires, du côté de la mairie. Le projet initial est maintenu, d’autant que le tribunal administratif lui a donné raison vendredi. 
Sur le papier, le tracé retenu pour cette deuxième passerelle traverse pourtant une zone plus grande de palétuviers. Un choix qui étonne Cyril Marchand, professeur de Sciences de la terre et de l’environnement à l’Université de Nouvelle-Calédonie et spécialiste des mangroves. « Le trajet sélectionné n’est pas le trajet le plus court. Et donc, à partir du moment où il y a une alternative, on voit difficilement l’intérêt de détruire ces palétuviers. La spécificité de Ouémo, c’est que c’est un fond de baie assez enfermé, donc les échanges avec le lagon sont limités. »
 

C’est une mangrove qui est sensible. Et les arbres qui vont être rasés sont une espèce hybride, qui ne se reproduit pas par elle-même.

Cyril Marchand, spécialiste des mangroves à l'UNC 


SOS mangroves n’a pas dit son dernier mot. L'association compte poursuivre son combat, toujours sur le terrain judiciaire.