“On descend pour faire des courses en ville et puis après, on rentre comment ?” Jean-Paul, utilisateur des bus Tanéo à Nouméa, fait référence au nouveau fonctionnement du réseau, qui a changé au 10 février. Il constate que la desserte se concentre de 5 heures à 9 heures du matin, s’arrête pendant six heures, et ne reprend que de 15 heures à 19 heures. Et même pendant les créneaux de circulation, les véhicules desservent chaque ligne à raison d’un par heure.
Un chœur de plaintes
Jean-Paul n’est pas le seul à se plaindre. Les horaires actuels indignent beaucoup d’usagers. “Les gens qui travaillent ont besoin de prendre le car”, proteste Laura. “Hier, je suis arrivée du travail. J’ai fini à 11 heures, pour attendre jusqu’à 15 heures”, râle Eulalie. “Reprendre à 3 heures [de l’après-midi], c’est pas bon, renchérit Jean. Il y a des gens qui travaillent, des mamies qui doivent faire les courses.”
C’est pas bien, ce qu’ils font…
Un usager du Tanéo
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Les explications du SMTU
Il fallait relancer un réseau viable économiquement pour les collectivités, voilà l’argument du SMTU, le Syndicat mixte des transports urbains. “C’était, entre guillemets, ‘ça ou rien’”, explique sa responsable de la communication, Marie Morel. “Après analyse des données, il s’avère que la majorité de la fréquentation se fait sur les heures de pointe, le matin pour aller à l’école et le soir pour rentrer du travail.”
On a recentré les horaires de circulation sur les horaires où on a le plus de monde.
Marie Morel, communication du SMTU
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Le ressenti du prix
En plus des horaires contraignants, le prix du billet reste un vrai problème, pour les usagers. “500 F unitaire par rapport aux 300 d’avant, c’est vraiment trop cher” pointe l’une, quand un autre tranche : “Il vaut mieux annuler le tarif.”
Pour les clients réguliers, des ajustements ont pourtant été mis en place et ils sont avantageux, plaide le SMTU : le plafond mensuel de 12 000 francs permet d’accéder à la gratuité dès le treizième jour du mois. Concrètement, cela ramène le coût moyen du trajet à 350 francs au lieu de 500 francs.
Chez les voyageurs qui ont le pass jeunes, le pass seniors ou le pass solidaire, le plafond mensuel est fixé à 8 000 francs. Là, la gratuité intervient au bout de huit jours d'utilisation. Ce qui donne un coût moyen du trajet à 235 francs.
À noter cet autre changement depuis le 10 février : il n’y a plus de vente des tickets à bord.