Il a déjà été question de cet affrontement devant la justice. Une altercation à coups de boules de pétanque qui a éclaté à Yaté, près du cimetière de Touaourou, le 25 février 2024, faisant plusieurs blessés. Neuf mois plus tard, le 18 novembre, huit prévenus comparaissaient en reconnaissance préalable de culpabilité. Et ce jeudi 6 février 2025, la même affaire a donné lieu à un procès devant le tribunal correctionnel de Nouméa.
Deux absents à la barre
Il s’agissait de juger quatre autres protagonistes de la même rixe. Deux ne se sont pas présenté. Ils sont condamnés à huit mois de prison avec sursis. Un troisième écope de 6 mois avec sursis, assortis d'une obligation de soins en raison de faits de violences précédents. Le quatrième prévenu, dont le casier était vierge, a pour peine six mois avec sursis. Ce jour-là, il avait réagi à la dégradation suspectée de la tombe où reposait un membre de sa famille.
Le tribunal a tenu compte des faits qui ont véritablement été commis de part et d’autre. Mon client a commis des faits de violences, mais il a également été victime.
Me Thomas Gruet, avocat d’un prévenu
Plus de deux ans de conflit
Cet épisode de violences s’inscrit dans le contexte pesant d’antagonisme entre des clans de Yaté qui secoue la petite commune du Grand Sud depuis 2022. Au point de l’endeuiller le 18 février 2024, quand deux habitants perdent la vie dans des échanges de tirs à Touaourou, au terme d’une fête de l’igname. Le drame a entraîné la mise en place d’un couvre-feu, un important déploiement de gendarmes ou encore une interruption scolaire.
Pas apaisé
À ce jour, la situation ne semble pas apaisée, cela a été confirmé à la barre du tribunal. Début décembre, encore, “une énième altercation entre membres opposés de ce conflit aboutissait à un tir d’arme à feu”. C’est le haut-commissariat qui le dit dans l’arrêté pris le 24 décembre pour interdire la vente d’alcool et la circulation d’arme à Yaté.
Le reportage d'Yvan Avril et Claude Lindor