Que faut-il attendre du 44e congrès du FLNKS ?

Les représentants des composantes du FLNKS réunis en conférence de presse, jeudi 23 janvier 2025.
Les composantes du FLNKS, à l'exception de l'UPM et du Palika, se réuniront en congrès ce week-end à Saint-Louis, au Mont-Dore. Plusieurs thèmes, parmi lesquels la stratégie à mener dans les négociations sur l'avenir institutionnel, figurent au programme de ces deux jours.

Le rendez-vous sera très probablement scruté par l'ensemble de la classe politique locale. Le FLNKS réunit ce week-end ses différentes composantes à Saint-Louis, au Mont-Dore, dans le cadre de son 44e congrès. Un rassemblement dont le programme de discussions a été dévoilé ce jeudi, lors d'une conférence de presse organisée à Nouméa.

L'adoption d'une "ligne commune"

Parmi les sujets à l'ordre du jour, le plus sensible concernera très certainement les discussions sur l'avenir institutionnel. Des négociations attendues depuis plusieurs mois et dont la première pierre sera posée à Paris d'ici la fin janvier, en présence de représentants de l'Etat et d'élus calédoniens de tous bords.

"Nous devons définir la ligne commune du FLNKS pour les séquences à venir", indique Dominique Fochi, le secrétaire général de l'Union calédonienne, à l'animation du bureau politique du front. Les indépendantistes ont prévu de s'accorder notamment sur "le cadre du contenu des négociations et sur l'équipe qui portera les discussions".

Régulièrement évoquée ces dernières semaines, la "date fixe d'indépendance" réclamée par le FLNKS devrait sauf surprise figurer parmi les revendications portées lors du congrès.

Quid des détenus dans l'Hexagone ?

Outre les discussions sur l'avenir, le FLNKS a prévu d'évoquer les motions adoptées lors du dernier congrès de Pagou, à Koumac, lequel avait abouti à la nomination de Christian Tein à la présidence de l'organisation. Il sera également question de la forme à donner aux futures mobilisations ainsi que du sort des détenus incarcérés dans l'Hexagone, qu'une partie des indépendantistes qualifient de prisonniers politiques. 

La charte du front devrait en parallèle être actualisée pour la première fois depuis sa création en 1984. "C'est le chapeau politique de l'organisation du FLNKS. C'est à partir de l'adoption de cette charte que la gouvernance et le fonctionnement seront retravaillés par la suite", explique Dominique Fochi.

Deux absents de taille

Dans la continuité des précédents rendez-vous, l'UPM et le Palika ne participeront pas à ce 44e congrès. Les deux partis avaient choisi de prendre leurs distances en septembre dernier, irrités par l'intégration unilatérale, en leur absence, de la CCAT et des nationalistes au FLNKS, et par l'avènement de Christian Tein à la tête de la coalition. 

Près de cinq mois plus tard, la brouille semble rester de mise. Un contentieux illustré une nouvelle fois début janvier lors de l'élection des membres du gouvernement, pour laquelle les deux groupes indépendantistes historiques - UC-FLNKS et UNI - ont choisi de faire liste séparée. 

"En tous cas, l'invitation au congrès leur a été envoyée", affirme Dominique Fochi, "mais pour l'instant, leur participation est toujours suspendue".

Des partis ultramarins présents ?

Autre particularité de ce 44e congrès : la probable présence de militants indépendantistes venus de différents territoires d'Outre-mer, dans le cadre du Front international de décolonisation que le FLNKS avait intégré dès sa création mi-2024. "Il y a des représentants de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de Corse et de Polynésie", énumère Dominique Fochi.

La première réunion majeure de ces partis, organisée sur le caillou ce jeudi et ce vendredi, se conclura à la veille du congrès à Saint-Louis. Et si cette coalition ultramarine avait suscité la controverse, sa mise en place ayant été initiée par l'Azerbaïdjan à travers le "groupe de Bakou", le secrétaire général de l'UC se montre catégorique : "Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan n'est plus dans l'organisation. Les mouvements des différents territoires se sont organisés eux-mêmes".