Référendum : dans une déclaration commune, les indépendantistes reprochent à l'Etat de "sortir de la neutralité"

Le "Comité stratégique indépendantiste de non-participation" lisant une déclaration commune, à Nouméa, le 18 novembre.
Le "Comité stratégique indépendantiste de non-participation" continue de dénoncer le maintien, au 12 décembre, de la troisième consultation sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Les partis et syndicats qui le composent ont lu ce jeudi une déclaration commune dénonçant la décision de l’Etat.

La déclaration fait deux pages et demi. Le Comité stratégique indépendantiste de non-participation y défend à nouveau le report de la troisième consultation prévue par l'Accord de Nouméa. Et en évoquant différents épisodes, il s'interroge : "L’Etat veut-il encore décoloniser la Nouvelle-Calédonie ?".

"Choisi de s'engager pour le Non"

Après le premier référendum, soldé par 56.67% pour le Non à l'indépendance et 43.33% pour le Oui, celui-ci aurait ainsi, aux yeux du comité, décidé "de sortir de la neutralité pour voler au secours d'une droite locale incapable de fédérer au-delà de son électorat traditionnel"

Autres exemples évoqués : "dès la préparation de la deuxième consultation", l'Etat aurait choisi "de s'engager pour le Non". Ce qu'il aurait intensifié "suite à la progression du Oui à la deuxième consultation" - à 46.74%, face aux 53.26% pour le Non. Et le document de citer entre autres les "récents propos du Premier ministre Castex devant le Sénat le 21 octobre dernier". 

"Changement de méthode"

Sans manquer de mentionner le maintien du troisième référendum au 12 décembre "en dépit des interférences avec la campagne présidentielle et malgré les impacts de la crise sanitaire". Une déclaration à charge dans laquelle le Comité décrit "un changement de méthode où le consensus laisse place dorénavant à la décision unilatérale et partisane de l'Etat sans même chercher à réunir le Comité de signataires".

"Un scrutin tronqué d'avance"

Le texte rappelle l'appel des indépendantistes "à ne pas participer à la consultation du 12 décembre prochain pour ne pas cautionner un scrutin tronqué d’avance et une politique coloniale qui mènera assurément notre pays dans une impasse". Le comité indique également les intentions de ses membres au lendemain du scrutin : "la prise en compte des résultats de cette troisième consultation, déclarent-ils, ne constitue pas en soi une base légale pour envisager la suite et pour renouer les fils du dialogue." Avec cette conclusion : "Le FLNKS et l'ensemble des nationalistes se concerteront prochainement pour envisager la suite du processus".

Le reportage de Dave Waheo-Hnasson :

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