Cinq ans que des études et des expérimentations sont consacrées à la relance d'une filière riz en Nouvelle-Calédonie. En 2018, une première production, de 70 tonnes, est sortie de terre. L'année 2019 pourrait permettre de passer le cap de la commercialisation.
Jeannette Peteisi, avec Françoise Tromeur •
Où en est la création d’une filière riz en Calédonie? Le sujet a été abordé au Congrès durant la séance des questions écrites au gouvernement, lundi. Celle-ci émanait des Républicains calédoniens et Nicolas Metzdorf s’est chargé d’y répondre longuement. «Le consommateur pourra accéder dès cette année à un riz local de qualité», a annoncé le membre de l’exécutif en charge de l’agriculture. En évoquant un prix ciblé entre 180 et 230 francs le kilo.
Trente kilos par an et par habitant
Du riz, les Calédoniens en consomment, en moyenne, trente kilos par an et par habitant, contre moins de six en métropole. Après une longue période d’expérimentation, il faut maintenant poursuivre la production, afin de préparer la mise sur le marché.
«Cinquante hectares emblavés»
«On est sortis des champs d’expérimentation», pose Julien Barbier, chargé de mission à l’Agence rurale. «Depuis trois ans, on travaille avec les producteurs, sur des tailles de parcelles significatives. On a commencé il y a trois ans à dix hectares. L’année dernière, on avait une quinzaine d’hectares. Et sur cette année, c’est cinquante hectares en riz qui ont été emblavés.» C’est-à-dire semés.
Micro-rizerie
En attendant de passer à une échelle industrielle, cette phase de transition passe par l’installation prochaine «d’un outil de transformation à taille réduite, sous forme de micro-rizerie, qui va permettre à la fois de traiter la première production, puisqu’on attend 100 à 150 tonnes cette année, et d’affiner les approches de coût, de qualité du produit.»
En saison chaude
Tout a été étudié et testé par l’Agence rurale et l’Adecal, l’Agence de développement économique de la Nouvelle-Calédonie. Comme les brins de riz se récoltent en saison chaude, les producteurs peuvent ainsi compter sur un complément. Par exemple à la culture du maïs qui est réalisée durant la saison fraîche. «La culture de riz est apparue rapidement comme une culture intéressante parce qu’elle se conduit sur la période de décembre à mi-avril», développe Julien Barbier. Une période durant laquelle il est difficile de produire d’autres céréales.
L'objectif
Sur les huit mille tonnes de riz vendues chaque année en Calédonie, l’objectif de ce projet qui va dans le sens de l’autosuffisance alimentaire serait de produire plus de deux mille tonnes de riz local par an à l’horizon 2022-2023.