Ils sont pédiatre, urgentistes, anesthésistes-réanimateurs, pneumologue ou généralistes. "C’est une démarche entreprise de façon collective, confie un praticien hospitalier du Médipôle. À lire le site de la DASS, il est inscrit que notre rémunération est égale à celle de l’Hexagone, modulo l’indexation du territoire. Sauf que là-bas, les salaires ont évolué, mais pas ici."
Il se souvient comment, à l’époque, il avait fallu négocier avec Jacques Lafleur pour actualiser un statut dépassé. C’est ensuite une délibération statutaire de 2004 qui prévoit que les niveaux des émoluments sont ceux en vigueur dans l’Hexagone, affectés d’un coefficient de correction de 1,73 pour les praticiens affectés au CHT et au CHS, et de 1,94 pour ceux recrutés dans les établissements hospitaliers situés hors du Grand Nouméa.
La médecine, un marché international
"Les émoluments des praticiens et des assistants des établissements hospitaliers de la Nouvelle-Calédonie sont fixés par arrêté du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui procède à leur revalorisation dès lors qu'elle s'impose", indique le site internet de la Direction des affaires sanitaires et sociales. Le dernier en date remonte à 2017.
Depuis, la paye des praticiens hospitaliers a évolué au niveau national, notamment après le Ségur de la santé en 2020, mais les Calédoniens n’ont bénéficié d’aucune revalorisation. "C’est un marché international, les médecins, explique un anesthésiste. On en manque partout. Si la Calédonie a été compétitive, un peu sur le salaire, beaucoup sur le cadre et la structure de soins, c’est très différent maintenant."
L'urgence d'un nouveau statut
En France, en plus d’une évolution salariale, il y a eu une évolution statutaire qui a octroyé des RTT et une réduction du temps de travail. En Nouvelle-Calédonie, la commission statutaire des praticiens des établissements hospitaliers travaille depuis 2017 à l’élaboration d’un nouveau statut, qui rendrait la Nouvelle-Calédonie plus attractive. Finalisé en mai 2023, il n'a toujours pas retenu l'attention du gouvernement.
Ce décalage, lent, entre l’Hexagone et le Caillou, n’aidera pas à attirer de nouveaux soignants. "Et moins ça fonctionne, moins les gens veulent venir", conclut un médecin, porte-parole des spécialistes qui font plus d’heures pour pallier les problèmes de recrutement.