Situation chaotique en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Des étudiants viennent en aide à un de leurs camarades, qui aurait été blessé par la police à Port-Moresby
La police a ouvert le feu, ce matin, à Port-Moresby, sur les étudiants qui manifestaient sur le campus de l'université depuis plus d'un mois. Au moins 13 personnes ont été blessées.
Le bilan est encore provisoire. Le Parlement papou a été informé de la mort de quatre étudiants, mais le gouvernement et la police affirment qu'il n'y a aucun mort. De son côté, le principal hôpital de la capitale dit avoir admis dix étudiants, sans préciser la nature de leurs blessures. 
 
Les violences ont commencé vers 8h du matin, sur le campus de l'université de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les étudiants boycottent les cours et multiplient les rassemblements depuis cinq semaines pour demander la démission du Premier ministre, Peter O'Neill, accusé de détournement de fonds publics. Ce matin, ils voulaient se rendre au Parlement pour faire entendre leurs voix, mais la police les en a empêchés. Selon plusieurs étudiants présents sur place, les officiers ont ouvert le feu sur la foule. La police affirme qu'il ne s'agissait que de coups de semonce et qu'aucun étudiant n'a été visé. 
 
Des gaz lacrymogènes auraient, par ailleurs, été tirés pour disperser la foule et plusieurs personnes disent avoir été battues.
 
Un bâtiment de l'université a été incendié et on rapporte d'autres affrontements dans la capitale.
 
Notre correspondant à Port-Moresby, Eric Tlozek, a interviewé l'un des représentants des manifestants, Christopher Kipalan :
 
« J'étais devant et j'ai vu les policiers tirer sur les étudiants. Ils ont failli m'atteindre, mais je me suis écarté.
(Bruits)
Je suis en train de m'enfuir, là. Vous pouvez entendre que je suis en train de fuir avec des civils, là. La police est en train d'essayer de tirer sur des civils et sur des étudiants. »
 
Selon Christopher Kipalan, la police a poursuivi les étudiants dans plusieurs quartiers de Port-Moresby. La plupart des magasins et des bureaux ont préféré fermer leurs portes, demandant à leurs employés de rentrer chez eux. 

Une situation suivie de près par l'Australie. La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop :
 
« Nous appelons toutes les parties au calme pour que la tension retombe. Et nous demandons aussi à toutes les parties de respecter le droit de manifester pacifiquement. »
 
Les autorités papoues ont attendu plusieurs heures avant de s'exprimer. Dans un communiqué, le Premier ministre, Peter O'Neill, annonce qu'une enquête sera ouverte pour examiner les « raisons sous-jacentes » à la révolte des étudiants. « Les personnes qui sont derrière ces manifestations ont des motivations politiques. Des membres de l'opposition ont échangé avec des étudiants... Le sang des étudiants blessés est sur les mains de ces personnes et de leurs soutiens », affirme Peter O'Neill.