"Au moment où l'équilibre des forces dans la région connaît un tournant historique, nous devons approfondir la coopération nippo-américaine de manière concrète", a déclaré Shigeru Ishiba au Parlement, le 24 janvier. Tokyo doit "continuer à garantir l'engagement des États-Unis dans la région afin d'éviter tout vide de pouvoir qui mènerait à une instabilité régionale", a-t-il ajouté.
Renforcer la sécurité de l'Indo-Pacifique
Le renforcement militaire de la Chine dans la région Asie-Pacifique combiné à la politique "America first" ("l'Amérique en premier") de Donald Trump, qui exige notamment que les alliés tels que le Japon assument une plus grande part des coûts de la défense, suscitent des inquiétudes dans l'archipel.
"Le leadership du Japon et des États-Unis est essentiel pour renforcer l'Indo-Pacifique libre et ouvert en établissant divers réseaux de sécurité, comme Japon-USA-Australie-Inde, Japon-USA-Corée du Sud et Japon-USA-Philippines", a ajouté le Premier ministre.
"À l'occasion d'un prochain sommet entre le Japon et les États-Unis, je souhaite partager avec le président Trump ma vision de ces questions de sécurité et d'économie", a-t-il déclaré. Selon les médias japonais, une rencontre entre les deux chefs d'État pourrait avoir lieu dès le mois prochain, probablement aux États-Unis.
Investissements dans l'intelligence artificielle
En novembre dernier, Shigeru Ishiba avait eu un bref appel téléphonique avec Donald Trump, alors président élu, et aurait cherché à le rencontrer en janvier avant son investiture, sans succès. Le nouveau président américain avait pourtant invité en décembre Akie Abe, la veuve de Shinzo Abe, l'ancien Premier ministre japonais assassinée en 2022, lors d'un dîner privé avec Melania Trump dans leur résidence en Floride.
Le même mois, Masayoshi Son, directeur général du géant technologique japonais SoftBank, s'était tenu aux côtés de Donald Trump pour annoncer un investissement de 100 milliards de dollars aux États-Unis. Masayoshi Son a assisté cette semaine à la cérémonie d'investiture de Donald Trump puis a annoncé que SoftBank dirigerait un projet de 500 milliards de dollars pour construire des infrastructure d'intelligence artificielle (IA) aux États-Unis, avec le spécialiste du "cloud" (informatique à distance) Oracle et la start-up d'IA générative OpenAI (ChatGPT).