VIDÉO. Avenir institutionnel : “Ce qui a été acté par l'UC, c'est d'aller aux discussions”, précise Emmanuel Tjibaou

Emmanuel Tjibaou, invité du JT du 19 janvier ©NC la 1ère
Au lendemain du comité directeur de l’Union calédonienne et à une semaine du congrès du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), Emmanuel Tjibaou était l’invité du journal télévisé du 19 janvier. Le député, président de l’UC, était interrogé sur la position des indépendantistes, qui continuent d’avancer divisés vers les discussions sur l’avenir institutionnel.

Les indépendantistes continuent d’avancer divisés sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Le congrès du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), déterminant, se tiendra le 25 janvier, à Saint-Louis, sans le Palika et l’UPM, qui organiseront des réunions de leur côté. Les deux mouvements sont d'accord pour envisager une indépendance association. L’Union calédonienne souhaite la pleine souveraineté.  

L’UC, elle-même tiraillée par des tensions internes, entre les militants qui soutiennent la cellule de coordination des actions de terrain et ceux qui veulent relancer les discussions avec l’Etat et les non-indépendantistes, tenait un comité directeur le 18 janvier, à Moindou. L'occasion de clarifier la ligne du parti ?  

Ce qui a été acté, c’est de repartir aux discussions afin de porter le mandat qui est le nôtre, notamment sur les modalités d’accès à la souveraineté. 

Emmanuel Tjibaou

Je pense que la ligne du parti est claire : nous sommes indépendantistes, nous nous inscrivons dans la perspective de la pleine souveraineté. Ce qui a été acté, le 18 janvier, c’est de repartir aux discussions afin de porter le mandat qui est le nôtre, notamment sur les modalités d’accès à cette souveraineté”, indique le député Emmanuel Tjibaou, président de l’UC. “Il y a toujours des dissensions, ça fait partie des dynamiques de parti. Après, c’est à chacun de porter l’intérêt général plutôt que des querelles d’ego”, poursuit-il, lors du journal télévisé du 19 janvier.  

"Je pense que le Palika et l’UPM sont toujours indépendantistes"

Avec le Palika et l’UPM, "des contacts ont été pris”, assure Emmanuel Tjabaou. Pour lui, “le combat des idées” finira par réduire la fracture. “Nous, on est toujours indépendantistes. Je pense que nos camarades du Palika et de l’UPM aussi. On a un objectif commun, après il faut affiner les modalités.  

Des modalités, il serait urgent d’en fixer concernant les discussions sur l’avenir institutionnel, presse le député. “On ne sait toujours pas sur quoi on va discuter : il faut être sérieux. Si on veut construire la sortie de l’Accord, il faut que l’État pose quelque chose sur la table, (...) qu'il reprenne son rôle de facilitateur des discussions.

Des conditions posées sur "les prisonniers politiques" et les prêts

Le parlementaire, élu en juillet, a le sentiment que Paris “joue la montre et c’est jamais bon signe. C’est ce qu’il s’est passé avec le gouvernement de Mme Borne, avec le résultat qu’on connaît”, pose-t-il. 

L’État jouerait notamment la montre sur les engagements demandés par l’UC, explique Emmanuel Tjibaou. Reprenant sa casquette de président du parti, il en évoque deux : "nous demandons d’une part que les prêts soient convertis en subventions, d’autre part de statuer sur la situation de nos prisonniers, qui sont des prisonniers politiques. 

Avancer les provinciales ? 

La seule chose qui est claire aujourd’hui, c’est la tenue des provinciales en novembre”, estime-t-il. Mais pourquoi ne pas les avancer ? “C’est le peuple qui porte nos mandats. Lui redonner la légitimité pourrait permettre de débloquer la situation." Mais se pose toujours la question du corps électoral, non résolue...