Sur la situation économique du territoire et les ambitions portées par le mouvement, l'élu au Congrès dresse également un parallèle avec le département de Mayotte après le passage du cyclone Chido : "Nous demandons le même traitement que pour Mayotte et nous y avons droit. C'est une question de justice". Selon Philippe Gomès, la responsabilité des exactions débutées le 13 mai 2024 pèse sur l'État français qui n'est pas parvenu notamment à "assurer la sécurité des Calédoniens."
Pourquoi les Calédoniens payeraient l’ardoise des dégâts au travers d’un emprunt et d’impôts (...) du fait des émeutiers qui ont tout détruit ? Pourquoi on aurait une punition collective, nous ?
Philippe Gomès, élu Calédonie ensemble au Congrès
Quid du plan quinquennal ?
Le plan quinquennal, qui porte sur une subvention de l'État de 500 milliards de francs pacifiques sur 5 ans pour permettre aux collectivités de fonctionner et de soutenir les entreprises, est toujours d'actualité pour Calédonie ensemble. Ce plan porté par le parti de Philippe Gomès et adopté au Congrès, prévoit, entre autres, de compenser les pertes de recettes fiscales. L'élu dit attendre la déclaration de politique générale du gouvernement, notamment sur la question de la relance économique.
Le Rassemblement était opposé à l'endettement des générations futures, j'espère que le président du gouvernement mettra ses pieds dans les traces du président du Rassemblement.
Philippe Gomès
Si Philippe Gomès confirme la nécessité de réformes, il nuance. Pour lui, cela doit se faire avec "une temporalité adaptée à la situation économique".
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"Un impératif absolu"
Pour Philippe Gomès mettre fin au gouvernement de Louis Mapou était "un impératif absolu". "Je rappelle que c’est 120 milliards de francs qu’on voulait nous faire emprunter. C’est à dire nous faire emprunter en un an, ce qu’on a emprunté au cours des 30 dernières années."
L'élu au Congrès insiste aussi sur les relations complexes entre les institutions du temps de l'ancien gouvernement : "C’est en regardant la télé qu’on apprend, nous élus du Congrès, que Louis Mapou et Gilbert Tuyenon viennent d’acheter deux avions pour 46,5 milliards de francs sans en parler au Congrès ni à personne." Et d'ajouter : "Le gouvernement doit rendre des comptes au Congrès".
Toujours pas de vice-président...
Le candidat pour Calédonie ensemble pour la présidence du gouvernement, Philippe Dunoyer, a démissionné dès l'élection du gouvernement mardi 7 janvier 2025. Le vote Calédonie Ensemble a été reporté sur le candidat Le Rassemblement-Les Républicains : Alcide Ponga. Un soutien ayant vocation à ne pas "bloquer les institutions", recontextualise Philippe Gomès, comme ce fut le cas lors de l'élection du 17ème gouvernement après la démission de l'UNI et l'UC en 2021, durant 5 mois.
C'est une majorité pour élire un président, ce n'est pas une majorité pour gouverner
Philippe Gomès, élu Calédonie Ensemble au Congrès
Concernant le vice-président du gouvernement dont le nom n'est toujours pas connu, Philippe Gomès précise que cela n'entravera pas le bon fonctionnement de l'instance. Traditionnellement, le vice-président est choisi dans le camp opposé. Les mouvements indépendantistes doivent donc trouver un accord.