PHOTOS. Violences urbaines en Martinique : une nouvelle nuit de tensions aux quartiers Batelière et Fond Lahaye à Schoelcher

Barrage en feu à Fond Lahaye (Schoelcher).
Les nuits se suivent et les tensions semblent se déplacer. Entre le mardi 22 et le mercredi 23, c'est aux quartiers Batelière et Fond-Lahaye à Schoelcher, que des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont été observés. La situation est toujours tendue sur la RN2 avec des blocages.

C'est peu après 6h ce mercredi 23 octobre que les forces de l'ordre ont quitté le quartier Fond Lahaye. Depuis plusieurs heures, un important dispositif était déployé sur le site avec des fourgons ainsi que plusieurs blindés.

Une forte présence des forces de l'ordre à Fond Lahaye (Schoelcher).
Barrage en feu à Fond-Lahaye (Schoelcher).

Dès la plage du Lido, un barrage des forces de l'ordre avait été mis en place, empêchant tout accès au-delà.

"On entend des coups de feu, mais également les détonations du gaz lacrymogène qui proviennent du quartier", explique Christine Cupit, journaliste de Martinique la 1ère sur place.

De nombreux automobilistes bloqués n'ont pas eu d'autre choix que patienter ou faire demi-tour.

"La commune de Schoelcher s'est embrasée"

Quelques heures plus tôt, la nuit a été particulièrement agitée au quartier Batelière. Les tensions auraient éclaté aux alentours de minuit, heure du début du couvre-feu.

Blindé des forces de l'ordre au giratoire de Batelière à Schoelcher.

Un peu partout dans le secteur, des barrages enflammés perturbaient tous les accès à la cité Batelière. Autant sur la RN2 au niveau du rond-point en contre bas du centre commercial ainsi que sur l'ancienne route de Schoelcher.

Très rapidement, les forces de l'ordre ont quadrillé le périmètre entre les giratoires d'Anse Gouraud et celui de Pointe de Jaham.

Blocage des forces de l'ordre sur la RN2.

"Pendant environ 3h, les riverains de la cité Batelière ont vécu au rythme des explosions, coup de feu et des détonations de gaz. J'étais dans ma voiture, je l'ai vécu, je ne pense pas que beaucoup de personnes ont pu dormir", raconte Christine Cupit.

Un peu plus tard, vers 4h, les forces de l'ordre ont quitté le site en direction de Fond Lahaye. Les tensions sont encore très vives malgré le lever du jour ce mercredi.

Barrage en feu sur l'avenue Jean-Jaurès aux Terres-Sainville (Fort-de-France).

De nouveaux barrages aux Terres-Sainvilles

Le quartier des Terres-Sainville a également été perturbé durant la nuit. Plusieurs barrages enflammés ont été relevés sur l'avenue principale, Jean Jeaurès, ainsi qu'aux abords du cimetière.

Des barrages enflammés également au quartier Terres-Sainville à Fort-de-France

Plusieurs lignes de bus à l'arrêt

Des perturbations dues à "l’impraticabilité de plusieurs zones". Ainsi, selon la régie des transports, plusieurs lignes urbaines ne sont pas desservies ce mercredi matin (23 octobre).

Il s'agit des lignes au départ d’Aliker desservant Terres Sainville, rond point Dorothy, (3, 32) et les lignes desservant Fond Lahaye (111, 112).

Retour au calme à Case-Pilote

Selon le maire de Case-Pilote, Jean-Marc Bocquet, invité de la matinale de 6h, les tensions qui ont eu lieu dans sa commune en journée et fin d'après-midi mardi 22 octobre se sont apaisées en début de soirée.

Pompiers et gendarmes pris pour cibles

Le bilan de la préfecture pour la nuit fait état de différents faits impliquant un vol de véhicule, des incendies et "des tirs d'armes automatiques".

Les pompiers et les gendarmes ont été ciblés à trois reprises par plusieurs dizaines de tirs répétés, en rafale, d'armes automatiques à Schoelcher. Un automobiliste s'est fait braquer son véhicule, incendié sur la voie du rond-point du Casino, et les pompiers ont été empêchés d'y accéder. En tout, 7 barricades, souvent enflammées, ont été érigées à Schoelcher, Sainte-Luce, Case-Pilote et à Fort-de-France, nécessitant l'intervention des forces de sécurité.

Communiqué Préfecture