Plusieurs élus mahorais condamnés à des peines d'inéligibilité ces dernières années

Tribunal judiciaire
Rachadi Saindou, président de la Cadema, et Salime Mdéré, vice-président du conseil départemental, ont été condamnés à des peines de prison ferme et d'inéligibilité ce mardi. Ces dernières années, plusieurs élus mahorais ont été poursuivis par la justice, et notamment par le procureur Yann Le Bris

C'est un nouveau choc pour le paysage politique mahorais : Rachadi Saindou, le président de la Cadema, et Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental, ont été condamnés ce mardi 25 juin pour des faits de détournements de fonds publics, recels ou encore de prise illégale d'intérêt. Ils écopent de peines de prison ferme et d'inéligibilité avec exécution provisoire, c'est-à-dire qu'ils ne pourront retrouver leur mandat que s'ils sont relaxés en appel.

Ils ne sont pas les seuls dans cette situation, notamment depuis l'arrivée de Yann Le Bris comme procureur de la République en décembre 2020. Le premier à perdre son mandat est Andhanouni Said, condamné pour des faits de détournement de fonds publics, de favoritisme et de prise illégale d'intérêts. Alors maire de Chirongui, il sera démis de ses fonctions le 3 mai 2022, 14 mois après son élection. Il est condamné à 18 mois de prison avec sursis, 15.000 euros d'amende et 10 ans d'inéligibilité, là aussi avec exécution provisoire du jugement.

Un séisme politique

À l’époque, la décision est un séisme politique, du jamais-vu. Un an plus tard, c'est Mohamed Bacar qui perd son fauteuil de maire de Tsingoni, avec une peine de trois ans d'inéligibilité avec exécution provisoire pour des faits de délit de favoritisme et prise illégale d'intérêt. Le conseiller départemental de Pamandzi, Daniel Zaidani, sera également condamné quelques mois plus tard en appel à 80.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour la vente de terrains à la commune de Kani-Kéli.

En avril 2024, il se retrouve au tribunal où il est condamné à un an de prison avec sursis et trois ans de privation de droits civiques, notamment dans l'affaire du concert de Sexion d'Assaut à Diego Suarez. Cette fois, l'exécution provisoire n'est pas requise. Le pourvoi en cassation et en appel dans ces deux affaires suspend ces jugements et permet donc à Daniel Zaidani de rester conseiller départemental jusqu'à la fin de ces affaires judiciaires.

Deux autres maires devraient être jugés

Point commun de ces procédures : elles sont menées par le procureur Yann Le Bris. Ce dernier fait à chaque fois le choix d'aller vite au procès en poursuivant les actes les plus incontestables. C'était à nouveau le cas pour le procès de Salime Mdéré et Rachadi Saindou dans une affaire où d'autres élus ou anciens élus auraient pu se retrouver au côté des deux prévenus. Deux autres maires devraient également se retrouver prochainement devant la justice. Il s'agit du maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, et celui de Bouéni Mouslim Abdourahaman. Les deux hommes sont poursuivis pour des faits de prise illégale d'intérêt. La gestion de leurs communes avait été épinglée par la chambre régionale des comptes pour des irrégularités dans l'attribution des marchés publics.