Gaston Flosse remporte les élections territoriales en Polynésie française

Gaston Flosse et le parti orange larges vainqueurs des Territoriales en Polynésie
En recueillant 45,11% des voix, le Tahoeraa Huiraatiraa disposera de 38 sièges sur 57 à l'Assemblée.
Victoire nette et sans véritable surprise du Tahoeraa Huiraatiraa (rassemblement du peuple) du sénateur Gaston Flosse ce dimanche au soir du second tour des élections territoriales en Polynésie française. En recueillant  45,11 % des suffrages, le parti orange transforme l’essai du 1er tour (40,16%) et devance de plus de 21900 voix l’Union Pour La Démocratie (UPLD) du président du gouvernement  sortant, l’indépendantiste Oscar Temaru :29,26  % des voix. 
La troisième liste encore en course pour ce second tour, « Atia Porinetia » (Polynésie lève toi) de l’autonomiste Teva Rohfritsch recueille pour sa part 25,63  % des voix.

Une prime majoritaire de 19 sièges

Le parti de Gaston Flosse s’impose dans la totalité des cinq archipels constitutifs pour la première fois d’une circonscription unique et n’est devancé par le parti indépendantiste que dans une seule commune sur 48 : Faa’a dont Oscar Temaru est maire.
Le jeune parti autonomiste Atia Porinetia s’impose en revanche dans trois communes des Iles Sous Le Vent à Bora Bora, Huahine et Uturoa.
Après une décennie d’instabilité politique emportant une dizaine de renversements de majorité au fil d’alliances et de mésalliances parfois contre nature de conseillers prompts à recourir à la motion de censure, l’Assemblée de Polynésie est aujourd’hui assurée de disposer d’une majorité stable. Le nouveau mode de répartition des 57 sièges de conseillers territoriaux assure en effet au parti vainqueur une prime majoritaire de 19 sièges.
Ce nouveau découpage devrait ainsi assurer au parti de Gaston Flosse de disposer de 38 sièges, l’UPLD indépendantiste n’en recueillant que 11  et le parti de Teva Rohfritsch s’adjugeant les 8 sièges restants.

La nouvelle assemblée doit désormais élire son président, probablement le 16 mai. Le gouvernement sera formé sans attendre a assuré Gaston Flosse qui a déclaré « vouloir aller vite pour engager des réformes considérables à commencer par la restructuration du budget 2013 ». Des propos confortés par Nuihau Laurey, jeune cadre du parti pressenti pour le ministère de l’économie qui a déclaré : « il faut sortir de cette situation catastrophique et de la crise sociale que connait la Polynésie. Avec une majorité forte nous avons les moyens de mettre en place un programme que nous avons préparé depuis des mois et cela commencera par un apurement des comptes publics. C’est essentiel pour retrouver la confiance des investisseurs mais aussi de l’Etat avec lequel nous entendons bien restaurer un dialogue constructif »

Rattrapé par les affaires ?

Après avoir dirigé la Polynésie de 1984 à 1987 puis de 1991 à 2004, Gaston Flosse pourrait être rattrapé par les affaires. Condamné en correctionnelle en janvier dans une affaire de corruption, il a fait appel de cette décision. Condamné par ailleurs en appel en février dans un second dossier lié à des emplois fictifs, il s’est pourvu en cassation. Le sénateur aujourd’hui âgé de 81 ans pourrait être frappé d’inéligibilité si l’une ou l’autre de ces décisions venaient à être confirmées.

Quoiqu’il en soit, le parti orange qu’il a fondé et qu’il dirige depuis 1977 aura fort affaire pour satisfaire les attentes d’une population durement frappée par le manque d’emplois et de débouchés pour les jeunes, l’augmentation du coût de la vie et la paupérisation, la chute de la fréquentation touristique et du marché de la perle de culture, la stagnation du marché de l’immobilier et l’absence de chantiers structurants.