Liban : énormes explosions à Beyrouth, de nombreuses victimes

Les images témoignent de la violence du souffle. A Beyrouth, mardi 4 août, de violentes explosions ont eu lieu dans le port, secouant plusieurs quartiers de la capitale libanaise.  Des explosions qui ont fait 27 morts et 2 500 blessés, selon des estimations préliminaires.
Deux fortes explosions ont secoué le secteur du port de la capitale libanaise Beyrouth faisant 27 morts et 2 500 blessés, selon des estimations préliminaires. Les fortes déflagrations, qui ont eu lieu dans la zone du port et dont l'origine n'était pas connue dans l'immédiat, ont été entendues dans plusieurs secteurs de la ville. Le Premier ministre a d'ores et déjà annoncé un jour de deuil national mercredi.
 
  • Quels sont les dégâts ?
Les vitres de nombreux immeubles et magasins ont volé en éclats et d'épais nuages de fumée orange s'élèvent au dessus de la capitale. Presque toutes les vitrines des magasins des quartiers de Hamra, Badaro et Hazmieh ont volé en éclats tout comme les vitres des voitures. Des voitures ont été abandonnées dans les rues, avec leurs airbags gonflés, et les sirènes de la défense civile retentissaient dans toute la ville.

Ahmad M. Yassine était dans sa voiture à Dayhe, dans la banlieue sud de Beyrouth, lorsque l’explosion a eu lieu. "Tout d’un coup, ma voiture a sauté des mètres en avant", raconte-t-il à franceinfo, qui l'a contacté sur les réseaux sociaux. "Il a plu partout des débris de verre venant des maisons et des magasins alentour ! C’était horrible, beaucoup de personnes sont blessées et les magasins sont détruits". Le souffle a été tel que des dégâts ont été constatés au domicile d'un habitant du quartier d'Hamra, à 6 kilomètres du port.
 
  • Quelle est la situation sur place ?
Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laisent passer que la défense civile, les ambulances et les camions des pompiers. Les journalistes ont été interdits d'accès, a constaté un correspondant de l'AFP. Aux abord du quartier du port, les dommages et les destructions sont totales. La Croix-Rouge libanaise annonce avoir déjà dépêché plus de 30 équipes.

Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certains couverts de sang. Selon des correspondants de l'AFP, de nombreux habitants blessés marchent dans les rues vers des hôpitaux. Dans le quartier d'Achrafieh, des blessés se ruent vers l'Hôtel Dieu. Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés dont des enfants, parfois couverts de sang, attendaient d'être admis.

Les puissantes explosions ont fait "des morts et des blessés", a rapporté l'agence nationale d'information. De son côté, Georges Kettaneh, le président de la Croix-Rouge libanaise, a évoqué "des centaines de blessés" dans une déclaration à la télévision libanaise LBC. "On est submergé par les appels téléphoniques." "C'est une catastrophe à l'intérieur (du port). Il y a des cadavres par terre. Des ambulances emmènent les corps", a indiqué à l'AFP un soldat aux abords du port.
 
  • Quelle est l'origine du drame ?
Selon des informations préliminaires de médias locaux, l'explosion serait le résultat d'un incident au port de Beyrouth, mais pour le moment, les circonstances et détails sur les explosions restent encore inconnus. "Il semble qu'il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu'il s'agissait de matières très explosives", a déclaré le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, interrogé sur place par des télévisions. "Les services concernés mènent l'enquête, ils diront quelle est la nature de l'incident."

Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué mardi soir une "réunion urgente" du Conseil supérieur de la Défense, ont annoncé ses services. De son côté, le Premier ministre Hassan Diab a décrété une journée de deuil national mercredi "pour les victimes de l'explosion du port de Beyrouth".