Des retraités choisissent Moorea pour passer le reste de leur vie. L'ancien policier municipal Alexandre Hauariki, par exemple, a troqué la bruyante ville de Papeete contre la tranquille île sœur. Il y mène une vie de pêcheur qu’il n’échangerait pour rien au monde.
Vaianae, Moorea, ici le temps est comme suspendu. Avant d’être le bienheureux qu’il est aujourd’hui, Alexandre a sillonné les rues de la capitale qu’il garde désormais à bonne distance de son nouveau chez lui. Vaianae est devenu un havre de paix pour le gardien de la paix qu’il était autrefois.
Le retraité de la police municipale de Papeete coule des jours heureux sur son embarcation transformée en porte nasse d’un nouveau genre. "C’est modèle que m'a montré un copain du quartier, un fer de 8 millimètres avec du grillage plastifié."
Voilà quatre ans qu’il s’essaye à la technique, et cela lui convient. Chaque soir le rituel est le même. Il embarque piège, appâts et rame jusqu’au point d’eau qu’il juge bon pour pêcher toau et autres poissons du lagon. Son garde-manger est jalousement gardé secret pour ne pas que la quiétude du lieu soit perturbé par des troubles-fêtes. "C’est sûr que la vie est belle !"
Avec un quotidien rythmé par la marée haute et la marée basse, Alexandre ne voit plus le temps passer comme le commun des mortels. Dire que tout le monde lui envie son mode de vie est un euphémisme tant il est vrai qu’ici, où que porte le regard, on se perdrait volontiers dans cet espace-temps qui laisse à penser à un avant-goût de paradis sur Terre.
Reportage de Jeanne Phanariotis et Gilles Tautu :