La Nouvelle-Zélande a un nouveau Premier ministre et il est « ennuyeux », selon Bill English, qui se décrit lui-même. Il a été élu lundi 12 décembre par son parti, suite à la démission-surprise de John Key la semaine dernière.
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Bill English était le ministre des Finances de l'ancien gouvernement, et le candidat naturel à la succession de John Key.
Si la démission de John Key a fait l'effet d'une bombe, la semaine dernière. Par contraste, une semaine plus tard, l'élection de Bill English dans son fauteuil était jouée d'avance. À tel point qu'il n'avait même pas de challenger. Et c'est Paula Bennett, l'ancienne ministre du logement social, qui devient vice-Première ministre.
Si la démission de John Key a fait l'effet d'une bombe, la semaine dernière. Par contraste, une semaine plus tard, l'élection de Bill English dans son fauteuil était jouée d'avance. À tel point qu'il n'avait même pas de challenger. Et c'est Paula Bennett, l'ancienne ministre du logement social, qui devient vice-Première ministre.
Dans son discours d'investiture lundi 12 décembre, le 39ème Premier ministre de la Nouvelle-Zélande a cité la poétesse Selina Tusitala Marsh, qui compte des ancêtres samoan, tuvaluan, anglais, écossais et même français. « Montre le chemin et déterre les diamants autour de toi. » Ce sont les vers repris par Bill English, qui a ensuite ajouté: « C'est notre tâche, ensemble. » Le nouveau Premier ministre a ensuite été plus précis sur son programme, particulièrement sur la politique internationale de la Nouvelle-Zélande.
« Je vais consolider la réputation internationale gagnée par John Key, qui a donné à la Nouvelle-Zélande une place à part dans la communauté mondiale, a-t-il déclaré. Notre pays fait désormais figure d'économie prospère, ouverte au commerce, aux investissements et à l'immigration. »
John Key et Bill English, source d'inspiration pour le gouvernement australien
En Australie, le bilan de Bill English comme ministre des Finances provoque l'admiration sans borne de la majorité libérale, à commencer par le Premier ministre, Malcolm Turnbull.
« John Key est l’un des chefs de gouvernement les plus admirables dans le monde aujourd’hui. Il a montré qu’il était possible de faire passer des réformes économiques en les expliquant, avec persuasion, et de conserver le soutien des électeurs. »
Avec John Key, le désormais ex-ministre des Finances Bill English a réussi ce qu'aucun gouvernement occidental n'a pu faire : être réélus deux fois dans un fauteuil, malgré des mesures fermes. Le duo a baissé les dépenses publiques, réformé les impôts, et ouvert l'économie kiwie en concluant des accords de libre-échange tous azimuts, dans un contexte de crise financière mondiale, et sans les ressources naturelles dont dispose l'Australie.
Gentleman farmer, catholique, anti-mariage gay repenti
Bill English, un gentleman farmer devenu ministre des Finances, est originaire de Dipton, sur l'île du Sud. Il est issu d'une famille d'éleveurs de moutons, puis de producteurs laitiers, installés en Nouvelle-Zélande depuis plus de 125 ans.
En Nouvelle-Zélande, le conservatisme du champion des finances et de l'économie inquiète certains. Catholique fervent et père de 6 enfants, Bill English est contre l'euthanasie et l'avortement. Il a aussi voté contre le mariage gay en 2013. Mais dans son discours lundi 12 décembre, Bill English a tenu à rassurer.
« Probablement que je voterais différemment sur le mariage gay aujourd'hui, a-t-il affirmé. Je ne crois pas que le droit au mariage pour les gays constitue une menace pour le mariage des autres. Et je n'ai pas l'intention d'utiliser mon mandat de Premier ministre pour remettre en cause ces questions qui ont déjà été résolues par le Parlement, et la loi. »
Le nouveau Premier ministre est aussi un grand admirateur de la monarchie britannique. Elisabeth II est toujours officiellement le chef de l'Etat en Nouvelle-Zélande, qui fait partie du Commonwealth britannique.