N’allez surtout pas lui parler de retraite, Marcel Mou-Fat, ancien entrepreneur, passe un peu plus de trois heures par jour dans sa tarodière, il y cultive deux des variétés les plus consommées en Polynésie.
Depuis le début, il se fait aider par un travailleur en contrat CAE. Au programme quatre hectares à entretenir, à mettre en jachère afin de pouvoir y cultiver le fameux tubercule. La récolte est souvent l’occasion de repenser à ses débuts.
"Tout a commencé quand le service de l'Equipement a nettoyé ce cours d’eau, le terrain m’a tout de suite attiré et je me suis dit que s'il restait tel quel, il serait de nouveau sale, c’est pour ça que je me suis dit que j’allait y planter du taro", explique Marcel.
Et depuis, il a largement dépassé le stade de la culture de subsistance, tout en reconnaissant que la qualité de la terre qu’il exploite est particulièrement adaptée à la culture du taro.
Le reste, c’est une histoire de dextérité. Après avoir été récolté, le tubercule est pelé, mais pas seulement car "à l'intérieur, ce sont les yeux. Comme ceux des ananas. Sinon, ce truc-là,si tu manges ça gratte, ce n'est pas bon", précise Hélène Mou-Fat.
C’est parce qu’elle est rigoureuse que c’est elle qui gère la préparation et l’empaquetage du produit. Mais elle ne l’avouera pas. Et c'est d’ailleurs elle qui, en bonne matriarche, gère cette petite exploitation familiale. Celle-ci, de par son fonctionnement, ne subit quasiment pas les conséquences liées au covid-19 contrairement à d'autres entreprises de l’île et, par extension, de la Polynésie française.
Il ne lui aura pas fallu longtemps pour se rendre compte que le taro fait recette à Tahaa. "Je vends par paquets de 1,5 kg. Je vends à 1 000 cfp, mais après le commerçant prend sa marge", indique Hélène.
Aujourd’hui, Hélène et Marcel fournissent 6 commerçants de l’Ile vanille, ils se retrouvent souvent en rupture de stock.
Regardez le reportage d'Inatio Raveino :