Conjoncture : une situation toujours préoccupante

La conjoncture demeure incertaine en Polynésie Française ; Les indicateurs conjoncturels sont moins alarmants, mais à des niveaux toujours bas. Seules les exportations de produits locaux sont en hausse  grâce à une amélioration des ventes de perles de culture brutes.
La croissance mondiale a connu une légère décélération en 2013 en raison du ralentissement de certaines
économies émergentes. Néanmoins, cette année aura été celle de sortie de récession pour la zone euro et le
Japon, et de raffermissement de l’économie américaine. L’année s’est achevée sur une note positive avec des indicateurs (emploi et demande interne) laissant augurer une consolidation de ces économies pour le début de l’année 2014. Ces évolutions positives pourraient être favorables au tourisme polynésien ainsi qu’au commerce extérieur. En attendant, au terme de l’année 2013, seules les exportations de produits perliers repartent à la hausse, tandis que le tourisme est en baisse, et que la consommation des ménages et l’investissement demeurent atones. Dans ce contexte, l’emploi continue sa baisse.
 

Le tourisme mondial est en hausse

 
Malgré un contexte économique toujours difficile, les résultats du tourisme mondial progressent en 2013. Surtout attirés par l'Europe et l'Asie, les touristes voyageant à l'étranger ont été plus nombreux dans le monde en 2013, pour atteindre 1,1 milliard, soit une hausse de 5 %, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Les résultats de la Polynésie française sont décevants ; ils sont restés stables jusqu’au troisième trimestre, puis ont diminué en fin d’année (- 4,4 % entre les derniers trimestres 2012 et le même en 2013). Au final, les 164 400 touristes ont visité nos îles en 2013, soit une baisse de 2,7 % de la fréquentation touristique par rapport à 2012 (- 4 600 touristes). La moitié de cette baisse est due au marché métropolitain (- 3 000, - 8 %). Les Italiens, les Australiens et les Néo-Zélandais sont venus moins nombreux qu’en 2012, tandis que le nombre d’Américains, de Chinois et d’Anglais est en hausse. Ainsi le nombre de croisiéristes augmente avec la hausse du nombre d’Américains, tandis que le tourisme gratuit corrélé au nombre de touristes français est en baisse. Les résultats des hôtels internationaux s’améliorent en termes de remplissage (61 % sur l’année, + 4 points) du fait d’une baisse de l’offre en chambres (- 9 %). Le nombre de chambres vendues diminue quant à lui de 3 %. Ainsi la recette moyenne par chambre (occupée) progresse de 10 % (29 500 F.CFP). La hausse des tarifs n’a toutefois pas permis de maintenir le chiffre d’affaires (- 3,3 % dans les activités d’hébergement). Quant aux compagnies aériennes, elles ont transporté un nombre identique des voyageurs à destination de Tahiti en 2013 ; sur les trois premiers trimestres 2013, leur chiffre d’affaires est en hausse de 2,6 %, et leurs tarifs de 10 % en moyenne, par rapport à la même période en 2012.
 

La perle en forme

 
Les autres ressources propres de la Polynésie française, les exportations de produits locaux, sont quasiment stables par rapport à 2012 (+ 0,4 % en valeur). L’amélioration des recettes de produits perliers (+ 10 %) compense à elle seule la baisse des exportations des autres produits. Ainsi les exportations vers l’Asie, principal destinataire des produits perliers, sont les seules à augmenter. Le prix moyen de la perle de culture brute s’améliore pour la troisième année consécutive s’établissant à 1 020 F.CFP (570 F.CFP/gramme), tandis que le poids moyen par perle demeure élevé à 1,8 gramme. Les exportations de vanille augmentent aussi, mais dans des proportions moindres. Les exportations de produits de la pêche diminuent (- 30 %) après une année 2012 exceptionnelle. L’arrêt des exportations de rori (interdiction de pêche depuis fin 2012) explique 30 % de cette baisse, et les ventes de poissons frais 40 % ; les États-Unis et le Japon sont les principaux destinataires de ce type de conservation de poisson. Les recettes de l’huile de coprah diminuent de 40 % en 2013, après deux années de hausse. Quant au noni, les recettes à l’export tombent à 350 millions de F.CFP en 2013 (- 13 %), leur niveau le plus faible depuis 2000.
 

L’emploi demeure en berne

 
A fin septembre 2013, les effectifs déclarés à la CPS diminuent de 3 % à 60 160 salariés. Le secteur de la construction est relativement plus touché que les autres (- 5 % d’effectifs), tandis que les services représentent 90 % de la baisse (- 1 540 salariés). Les effectifs du secteur marchand diminuent de 1,2 % à fin septembre, et d’après les premières estimations, de 1 % à fin décembre, moins vite que les années précédentes (- 2,7 % en moyenne sur les cinq dernières années). Le secteur de la construction demeure le plus touché par la baisse de l’emploi (- 2,5 % sur un an à fin décembre) avec toutefois une tendance à la hausse sur les trois derniers mois 2013. Dans le commerce aussi les effectifs ont encore nettement diminué (- 2,4 %). Ils sont stables dans l’hôtellerie-restauration, et progressent de 1 % dans l’industrie. Les offres d’emploi (de toutes natures) relevées par le service de l’emploi diminuent de 43 % en 2013 (6 100), à un niveau très faible, deux fois moins qu’il y a dix ans. Les offres d’emploi normal diminuent de 33 % (2 500
postes offerts). Cette baisse de 1 250 offres est pour moitié imputable à l’administration publique (700 postes
offerts pour le recensement de la population en 2012), et pour le reste au secteur primaire (- 160 postes), aux hôtels et restaurants (- 100) et enfin aux activités spécialisées du tertiaire (- 90). Le commerce et les activités de services administratifs ont chacun proposé 80 et 70 offres de moins qu’en 2012. Quant aux demandeurs d’emploi, ils ont été en moyenne 2 % de plus qu’en 2012 à chercher du travail à chaque fin de mois (11 000 demandeurs). Pourtant, le flux d’inscriptions au cours de l’année diminue de 10 %, et les primo-demandeurs de 3 %, traduisant une durée de recherche d’emploi plus longue pour ces chômeurs en 2013. Sur l’ensemble de l’année 2013, il y avait 12 demandeurs d’emploi face à une offre d’emploi normal (+ 3 demandeurs sur un an), et 5 face à une offre quelle qu’en soit la nature (+ 2).
La situation demeure incertaine en Polynésie française et il faudra probablement attendre le second semestre 2014 pour voir apparaître une amélioration en ce qui concerne les ressources propres du Pays, favorisées par la consolidation de la croissance mondiale.

Source : http://www.ispf.pf