Covid-19 : "fort probable" que le confinement se poursuive après le 15 avril

Le ministre de la santé Jacques Raynal, lundi 30 mars 2020.
Comme c'est désormais le cas 6 jours sur 7, le ministre de la santé Jacques Raynal a tenu un point-presse ce lundi à 16H sur l'épidémie de coronavirus. En Polynésie le nombre de cas (36 ce lundi) est toujours "relativement faible" mais le confinement devrait toutefois être prolongé. 
 
Dans quel état sont les malades polynésiens du Covid 19? Disposons-nous d'assez de tests? Les masques en tissu sont-ils efficaces? Le confinement va-t-il être prolongé? Eléments de réponse avec le ministre de la santé Jacques Raynal.
 
  1.  Le confinement va-t-il encore être prolongé ?  
Déjà prolongé vendredi dernier par le Haut-commissaire jusqu'au 15 avril, le confinement pourrait se poursuivre après cette date, même si rien n'est encore arrêté. 

"On élabore à l'heure actuelle des schémas de prévision, justement", a précisé le ministre de la santé, qui en attend les résultats. 

​​​​Sans vouloir à l'avance démoraliser la population polynésienne, déjà confinée depuis le 21 mars, le ministre de la santé Jacques Raynal n'a donc pu nier une possible prolongation. 
 

"Il est fort probable qu'on soit obligé de prolonger ce confinement, mais peut-être qu'il y aura des conditions particulières". 

Jacques Raynal 

 
  • les masques en tissu sont-ils efficaces? 
Très populaires auprès de la population polynésienne, qui customise ces protections cousues main avec des imprimés locaux, les "masques en tissu n'apportent pas une protection suffisamment efficace contre le coronavirus" a expliqué Jacques Raynal.

Ils sont toutefois utiles pour diminuer le contact entre les mains et le visage. Ils doivent être lavés tous les jours à l'eau chaude (60 degrés), bien couvrir le nez et la bouche jusqu'au dessous du menton, et être fabriqués en coton et en polyester
 
  •  Dans quel état de santé se trouvent les personnes contaminées?
Il y a 36 cas confirmés en Polynésie française, dont une personne hospitalisée de longue date et "qui va mieux" a précisé le ministre ce lundi. Les autres malades ne souffrent pas de complications graves.

A l'heure actuelle le nombre de cas est "relativement faible" note Jacques Raynal, même si ce chiffre n'est "probablement pas le reflet de tous ceux qui sont porteurs du virus". 

Quels soins pour ces malades ? "Pas grand chose en dehors du paracétamol, explique Jacques Raynal, "simplement la surveillance de la température deux fois par jour". Ces personnes sont contactées tous les jours par la veille sanitaire et le Haut-commissariat.

Le souhait du pays est de rassembler ces malades en un même lieu pour faciliter leur surveillance, et éviter les contaminations au sein de la famille. Nous sommes "très près de trouver un établissement" pour ce faire, a précisé Jacques Raynal. 

Pour l'instant ces personnes contaminées par le Covid19 sont confinées chez elles ou dans des structures louées par le pays. 
 
  • Où en sont les commandes de matériel médical ? 
Difficile semble-t-il pour le ministre d'apporter des réponses fermes à ces questions, tant l'équation comporte de variables inconnues. 

Un avion cargo affrété par ATN devait partir ce soir mais ce point n'a pu être confirmé par Jacques Raynal. 

Un deuxième avion doit partir "un petit peu plus tard" et ramènera du matériel (tests, réactifs) "qui nous permettra d'être beaucoup mieux" en terme de dépistage du virus dans la population. Car le nombre de tests disponibles est assez faible à l'heure actuelle sur le territoire : environ 700 à l'institut Louis Malardé, et à peu près la même quantité du côté de l'hôpital du Taaone.

"Malgré une commande qui vient d'arriver et qui nous met un petit peu plus à l'aise par rapport à ce que l'on était la semaine dernière (sic)" où il n'en restait que 300, "on aura une plus grande capacité si on reçoit les tests qu'on a commandés, lorsque ce deuxième avion arrivera" a affirmé Jacques Raynal. 

Avoir une grande quantité de tests permettrait d'élargir le cercle des personnes dépistées et de mieux circonscrire la propagation du virus. 10 000 tests seraient un bon début selon Jacques Raynal, qui précise qu'"on peut commander, mais qu'on ne sait pas ce qui va arriver" en raison de la forte demande mondiale.  ​​
 
  • Et la chloroquine? 
Comme en France métropolitaine, ce traitement sera réservé aux patients suivis par des spécialistes en milieu médical. Le ministre a mis en garde contre l'auto-médication, très dangereuse. Le Plaquénil (hydroxychloroquine) peut en effet entraîner de lourds effets secondaires. 

La dotation en Plaquénil du pays est à l'heure actuelle "suffisante pour effectuer des traitements" a toutefois précisé Jacques Raynal, qui n'est pas fermé à son usage quand cela s'avérera nécessaire.