La justice à nouveau saisie par d'anciens vétérans des essais nucléaires

Après Bordeaux, c’est le tribunal administratif d’Amiens qui étudiait ce mercredi trois dossiers d’indemnisation rejetés par le Civen (Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires). La justice pourrait, encore une fois, lui ordonner de revenir sur ses décisions.
Dans les années 1967 et 1968, Christian CAUCHOIX a fait son service militaire en tant que cuisinier sur l'atoll de Hao. Cette période, il en gardait un excellent souvenir. Mais en Novembre 1997, Christian contracte un cancer du rein. Il décédera 4 mois plus tard. Aujourd'hui, sa veuve, Conception, se bat pour obtenir réparation: "Lorsque mon mari parlait de cette période, il y avait une certaine joie, il ne savait pas qu'il allait à sa perte".

Persuadés que les essais nucléaires n'y sont pas pour rien, les médecins finissent par convaincre Conception de constituer un dossier qui sera finalement rejeté par le Ministère de la Défense. Elle se tourne alors vers l'AVEN, l'association des vétérans qui le porte cette fois devant les tribunaux. "C'est vraiment compliqué de lutter contre eux, au moins il faut qu'on connaisse la vérité. J'ai le sentiment qu'on veut juste arrêter cette enquête pour ne pas reconnaître ces erreurs".

Aujourd'hui le Comité d'Indemnisation reconnaît que les décisions de justice, pour beaucoup favorables aux victimes, pourrait le conduire à revoir ses critères. Davantage de vétérans pourraient donc être indemnisés dans un futur proche.