Journées des métiers de la mer : rencontre avec Jean-Philippe, capitaine et Tetahu, chef mécanicien

Tetahu Tauniua, chef mécanicien et Jean-Philippe Hatuuku, capitaine du Mareva Nui.
Connaissez-vous les métiers de la mer ? Quel est par exemple le diplôme requis pour devenir capitaine ou chef mécanicien à bord d’une goélette? Les journées des métiers de la mer se tiennent du jeudi 13 au samedi 15 février, elles sont organisées pour répondre à toutes ces questions. Les métiers de la mer regroupent 9% des emplois salariés et 13% des actifs dont 40% dans les transports maritimes. C’est le cas de Jean-Philippe Hatuuku, capitaine du Mareva Nui et de Tetahu Tauniua, chef mécanicien.

Pas facile d’accéder au quai des goélettes à Motu-Uta les mercredis et jeudis. Des camions déposent des tonnes de marchandises à destination des îles.

Une vie aux commandes du Mareva Nui

À l’abri d’un petit container installé devant le navire Mareva Nui, le capitaine réceptionne les colis fragiles. "Dans ce métier, il faut être multitâches" explique Jean-Philippe Hatuuku, originaire de Ua Pou aux Marquises. Le capitaine qui exerce cette fonction depuis 21 ans a intégré l’école maritime avec un brevet d’études professionnelles.

Jean-Philippe Hatuuku, originaire de Ua Pou, est capitaine du Mareva Nui depuis 21 ans.

Jean Philippe Hatuuku détaille son parcours qui l'a mené vers ce poste de capitaine du Mareva Nui. "Je suis venu des Marquises pour faire une formation de mécanicien, mais arrivé ici, à Tahiti, je n’avais pas de place et on m'a orienté vers l'école maritime. Après, petit à petit, je suis venu travailler au camp de matelot léger, puis maître d'équipage puis second puis lieutenant et capitaine" relate le kanahau.

Mais les temps ont changé. "On manque d'officiers aujourd'hui. Parce qu'avant, les officiers pouvaient faire leur formation ici et maintenant il faut aller en France. Ça coûte cher et il y a donc moins d'officiers et de matelots" déplore Jean-Philippe.

Un "bon salaire" mais des sacrifices

Le chef mécanicien de Mareva Nui est originaire de Mai’o, une fierté pour l’île près de Moorea. Titulaire d’un CAP mécanique, Tetahu Tauniua, âgé de 41 ans, est un homme de la mer. "Au début j'étais marin professionnel. Au fur et à mesure, j'ai eu des petites qualifications en tant que graisseur, nettoyeur, second mécano et là j'occupe le poste de chef mécano" raconte Tetahu. "J'ai navigué en même temps que je faisais ma qualification pour chaque diplôme. C'est beaucoup de travail, chef mécano. Il y a la responsabilité de gérer toute la partie mécanique, la partie électricité. Pour les jeunes qui veulent se tourner vers les métiers de la mer, je leur conseille d'aimer la mer, d'aimer naviguer et découvrir les îles. Le salaire est très bon même" poursuit-il.

Aucune qualification n'est requise pour s'inscrire au Centre des Métiers de la Mer de Polynésie française, situé à Arue. Il faut être âgé de 18 ans, savoir lire, écrire et s'accrocher pour gravir les échelons.

Découvrez les métiers de la mer du jeudi 13 au samedi 15 février lors des journées portes ouvertes organisées à Papeete et à Arue.