Décryptage : l'orientation des lycéens après le baccalauréat

Les élèves du lycée Paul Gauguin en joie devant les résultats du bac, lundi 08 juillet 2024.
Une enquête d'envergure a été menée sur les élèves de Terminale en Polynésie. L'objectif : faire un état des lieux de leurs conditions de vie, de leur bien-être pendant leurs études, mais aussi de leurs projets de formation et de leurs désirs futurs. Réalisée en 2023 par l’Institut de la statistique et l’Institut national d’études démographiques, elle donne la parole à 3331 élèves du fenua.

Sur un territoire grand comme l’Europe, tous les élèves Polynésiens n’ont pas la chance d’avoir un lycée à proximité de chez eux. Ainsi, 30% d'entre eux doivent quitter leurs foyers pour aller vivre soit en internat, soit dans la famille.

Un départ contraint, car les lycées se concentrent dans les îles de la Société : 15 établissements sur 20 à Tahiti et Moorea, et 4 dans les îles sous le vent. Seul établissement excentré : le lycée agricole de Nuku Hiva aux Marquises.

Loin de chez eux, les élèves de terminale se retrouvent souvent à exercer une activité rémunérée en parallèle de leurs études (un job d’étudiant). C'est le cas pour 28% d’entre eux. Sinon, ils aident leur famille d’accueil.

L'éloignement impacte-t-il la réussite des élèves au collège et au lycée ?

La bonne nouvelle, c’est qu’entre 2019 et 2023, les trois quarts des élèves de troisième sont allés jusqu’en terminale. Et le taux de réussite en 2023 était de 83%, contre  90% en métropole la même année.

Qu'est-ce qui motive les étudiants ? Selon l’étude, la première raison c’est qu’à l’école, on retrouve ses amis. Ensuite, il y a des raisons plus sérieuses comme le sésame pour un métier, ou encore l’apprentissage. 

Quid des études supérieures

Est-ce que ces lycéens veulent poursuivre leurs études ? La réponse est oui ! Dans 73% des cas, c’est soit poursuivre les études, soit faire une formation.

70% des bacheliers souhaitent rester sur le territoire. Le deuxième choix, c’est l’Hexagone avant l’étranger. À noter que la France métropolitaine est un choix des élèves qui veulent s’engager dans l’armée.

Enfin, on dit qu’une bonne partie de nos étudiants quitte la Polynésie ? C’est vrai, 33% se projettent en métropole ou dans un pays étranger cinq ans après le baccalauréat. Cependant, pour la majorité d’entre eux c'est une destination temporaire, avant un retour au fenua.