Éducation : 150 millions xpf alloués aux activités périscolaires

Le ministre prévoyait une rentrée compliquée avec la grève de la FRAAP qui devait débuter le 14 janvier à minuit. Mais le syndicat a finalement suspendu le mouvement social. Les élèves des îles pourront donc être rapatriés normalement, jusqu'au 19 janvier. Néanmoins, en cas de grève avérée durant cette période, le pays appliquera son plan B. "La DGEE est en capacité d'anticiper quand il s'agit de prendre en charge le transport des élèves dans ce cas de figure, par avion. Tout a été pensé pour rapatrier les élèves de manière échelonnée. En tout cas, puisque la grève a été suspendue, on reprend le plan d'action normal, c'est-à-dire que le rapatriement va s'échelonner jusqu'au 19 janvier. D'ici là on aura rapatrié la totalité des élèves" explique Ronny Teriipaia.

La rentrée de janvier tombe à pic pour dresser un premier bilan des nouveaux rythmes scolaires, mis en place à la rentrée d'août 2024. Selon une enquête menée par la DGEE auprès de 1 046 familles, des enseignants et des inspecteurs, "le résultat obtenu a été à hauteur de 74% s'agissant des moyennement satisfaits, satisfaits, très satisfaits. Concernant ceux qui sont insatisfaits, il s'agit de 26%. En globalité, on a plutôt des résultats positifs. Évidemment qu'il y a des difficultés mais on essaie de trouver des solutions notamment au niveau des aménagements des horaires. Dans certaines communes, il y a des enseignants qui ne sont pas trop d'accord. Comme vous le savez le scénario classique c'était tous les après-midi. Or, dans certaines communes, il n'y a plus d'après-midi du tout et dans certaines, si" précise le ministre.

Fonds d'amorçage

Bonne nouvelle pour les familles : une aide a été mise en place pour les activités périscolaires des enfants. Avec davantage de temps libre en après-midi, les parents doivent trouver des occupations pour leurs enfants, ce qui engendre souvent des frais supplémentaires. "Cela relève des communes de mettre en place des activités périscolaires. Mais il faut savoir que le gouvernement a inscrit au sein du ministère de l'Éducation un budget de 150 millions xpf qu'on a intitulé le 'fonds d'amorçage' pour pouvoir justement aider les familles, les communes ou les associations pour la mise en place de ces activités périscolaires" indique Ronny Teriipaia.

En parallèle, le ministre n'abandonne pas son cheval de bataille : l'enseignement du reo Maohi. "Dans le premier degré, on est passé de 2 heures 40 à 3 heures d'enseignement obligatoire. Maintenant au niveau du secondaire, pour les classes de sixième, j'ai demandé à augmenter à 2 heures. Dans les autres classes, cela relève d'un choix puisqu'il s'agit d'une LV2. Mais on est en train de réfléchir à un moyen de faire en sorte ce que les élèves qui suivent une LV2 autre que le Tahitien puissent aussi bénéficier d'une heure de cours en tahitien" détaille Ronny Teriipaia, qui confirme disposer de suffisamment de professeurs de reo pour atteindre ses objectifs. "On a aussi cette capacité à demander à ceux qui sont capables notamment par le biais d'une attestation qu'on appelle la DNL de pouvoir enseigner en langue polynésienne notamment" complète-t-il.

Comme annoncé en mai 2024, le projet de construction du lycée Opunohu n'est plus d'actualité mais deux classes de seconde seront bien créées à Moorea. "On a choisi cette formule pour minimiser les coûts et faire en sorte que ces classes puissent répondre au besoin immédiat des élèves de Moorea" dit-il.  

Ronny Teriipaia est interviewé par Caroline Farhi :